Histoire du pétrole : Les deux chocs pétroliers
S’estimant exploités (au milieu des années 1960, les majors contrôlent 76 % de production mondiale de pétrole), certains pays décident de nationaliser leur produc : de pétrole (l’Algérie en 1971, l’Irak en 1972, la Libye en 1973), l’Iran parvient en mai 19“ à maîtriser totalement sa production de pétrole grâce à un nouvel accord avec le cons: tium pétrolier, mais l’Arabie Saoudite, principal détenteur de pétrole, choisit de res:- prudente bien qu’elle s’empare de 25 % des parts de l’Aramco. Or, ses relations avec – Etats-Unis sont régulièrement affectées par le soutien américain à l’Etat d’Israël, dont e – n’a jamais admis l’existence.
Comme les autres pays arabes, elle exige le retrait des territoires occupés (Cisjorda- – Gaza, Sinaï et Golan) par l’Etat hébreu depuis la victoire de ce dernier lors de la guer- des Six jours, en juin 1967. Dès cette époque, ie pétrole est envisagé comme instrume- de pression par les pays arabes comme en témoigne la résolution adoptée à la cor> rence arabe de Khartoum (Soudan) le 1er septembre 1967 dont l’article 4 explique : conférence des ministres arabes […] avait recommandé d’utiliser l’arrêt du pompage r. pétrole comme arme dans le combat. ICelui-ci1 peut être utilisé comme arme, le pétrc – étant une richesse susceptible de renforcer l’économie des pays arabes qui ont sl: l’agression et de leur permettre de résister à l’épreuve. »
En octobre 1973, une coalition de pays arabes menée par l’Egypte (alors dirigée pa Anouar El-Sadate, qui a succédé à Nasser en 1970) attaque une nouvelle fois IsrèT espérant récupérer les territoires occupés. L’offensive, lancée le 6 octobre, jour de la fê:e religieuse juive du Yom Kippour, compte sur l’effet de surprise mais, rapidement, es Israéliens parviennent à réagir avec l’aide des Américains ; la guerre s’achève par ur^ victoire israélienne, le 24 octobre suivant.
Cette guerre, qui constitue une humiliation supplémentaire pour les pays arabes, poussa ceux-ci, et plus particulièrement l’Arabie Saoudite, à exercer des représailles auprès de: Etats-Unis, coupables à leurs yeux d’avoir soutenu Israël.
Or, tandis que sévissait la guerre du Kippour, les pays de l’OPEP ont vainement tenté c- négocier avec les représentants des majors pour obtenir un réajustement des prix a. brut qui leur soit plus favorable.
C’est ainsi qu’avant même la fin du conflit, les pays arabes membres de l’OPEP décideT unilatéralement d’augmenter le prix du pétrole de 70 % et annoncent un embargo SJ plusieurs exportations de pétrole à destination de l’Europe et des Etats-Unis tant que e: armées israéliennes n’auront pas évacué les territoires occupés.
Le contexte semble avantageux aux pays de l’OPEP car à cette époque, la demanc-î apparaît supérieure à l’offre. Au cours des années précédentes, la forte croissance de pays industrialisés a entraîné une augmentation accrue d’énergie et la demande au» pays de l’OPEP est passée de 20,2 à 275 millions de barils par jour. Les pays de l’OPEP baissent alors subitement leur production, ce qui va provoquer en l’espace de quelques semaines le quadruplement du prix du baril, qui passe alors E 11,65 $ au début janvier 1974.
Pour les pays industrialisés très dépendants du pétrole pour leurs besoins énergétiques c’est le premier choc pétrolier. Il met fin aux Trente Glorieuses ; la hausse du prix du pétrole accélère l’inflation et déséquilibre les balances commerciales. Par exemple au.