L’eau a-t-elle une mémoire ?
L’eau et la mémoire
Une découverte française pourrait bouleverser les fondements de la physique mémoire de l’eau», titrait le quotidien Le Monde, le 29 juin 1988. Le lendemain la revue américaine Nature lui emboîtait le pas, avant de faire marche arrière quelque temps plus tard.
Pour saisir toutes les subtilités du problème, un retour sur les principes l’homéopathie s’impose. L’allopathie, c’est-à-dire la médecine ordinaire, emploie des médicaments provoquant des effets contraires à ceux de la à combattre (allos signifie « autre » en grec).
L’homéopathie en revanche cor É Imiter un patient en lui administrant des doses infinitésimales d’une substance qui provoque chez l’homme sain des symptômes comparables à ceux que présente le malade (homeos signifie « identique »), mais amoindris. Pour ce faire les principes actifs, les toxines ou « teintures mères », sont dilués très fortement.
À tel point que, statistiquement, au-delà d’un certain seuil, il ne subsiste plus une seule molécule de principe actif.
La dilution à 1CH (centésimale hahnemannienne, en hommage au père de l’homéopathie, l’Allemand Samuel Hahnemann) consiste à diluer le produit de base cent fois, la dilution à 2 CH dix mille fois, à 3 CH un million de fois, à |90l millions de fois et ainsi de suite. Les préparations titrent jusqu’à 30 CH mais la limite de dilution, compte tenu du nombre de molécules initial, se situe entre 11 et 12 CH[1].
Pour expliquer l’inexplicable, le docteur Jacques Benveniste, médecin et biologiste de l’INSERM émet l’hypothèse que l’eau garderait le souvenir de la structure moléculaire de la substance qu’elle a contenue. Et pour étayer cette affirmation, il s’appuie sur une expérience : le test de dégranulation des basophiles humains.
Les basophiles sont des globules blancs contenant des granules porteurs de différentes molécules dont l’histamine, qui intervient dans les réactions allergiques. Lorsque les basophiles sont mis en présence d’agents allergènes tels les poussières, le pollen ou divers anticorps, l’histamine est libérée par les granules, eux-mêmes largués par les basophiles, d’où le nom de dégranulation.
Le docteur Benveniste affirme avoir réalisé l’expérience avec une dilution de 18 CH, dilution qui ne laisse plus subsister aucune molécule d’anticorps. Il assure également avoir observé à cette occasion une dégranulation générale de tous les globules blancs présents. Et, dans la foulée, il présente ce résultat comme une preuve, ou tout du moins une confirmation potentielle, du principe d dilution de l’homéopathie.
D’un point de vue scientifique, une affirmation n’est recevable que si elle peut être reproduite systématiquement par différentes méthodes en donnant de résultats identiques, ce qui en l’occurrence ne fut pas le cas, d’où le scepticisme qui entoura la découverte. On reprocha également à Benveniste de s’en tenir à la dégranulation des basophiles, un test soupçonné engendrer nombre de faux positifs.
Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, sans apporter d’éléments nouveaux.
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