La composition du cerveau : Le centrencéphale
Les formations médianes: Le centrencéphale
Les formations médianes groupées sous le nom de centrencéphale sont recouvertes par le néencéphale, qui est le support des relations avec le monde extérieur. Le centrencéphale est au contraire responsable du maintien de la constance du milieu intérieur de notre organisme. Il intervient dans les régulations vitales, comportementales et reproductrices et il joue un rôle capital dans la vie émotionnelle. Selon leur ancienneté phylogénétique, on peut distinguer : 1) le cerveau reptilien ou archenéphale, formé par la substance réticulée, l’hypothalamus, et par une partie archicorticale de l’écorce frontotemporale, 2) le paléencéphale essentiellment constitué par la formation limbique.
La substance ou formation réticulée est une structure « en réseau » composée d’une population innombrable de neurones et d’axones situés sur toute la hauteur du tronc cérébral. Une expérience réalisée par Bremer en 1929 a permis de découvrir son rôle fondamental ; si l’on sépare le cerveau et la formation réticulée par transection mésencéphalique (décérébration), l’écorce cérébrale n’est plus activée : on enregistre un électrocardiogramme de sommeil. G. Moruzzi et H.W. Magoun ont un peu plus tard (1949) démontré qu’à l’inverse, chez un animal légèrement narcosé et curarisé, la stimulation répétitive de la formation réticulée reproduit tous les signes électroencéphalographiques du réveil. Le rôle de cette formation est donc dynamogène ; elle maintient le tonus des neurones corticaux et intervient dans les états de veille et de sommeil. Sa fonction activatrice tonique continue et sa fonction phasique dépend des stimulations sensorielles ; elle est en effet activée par les messages et les stimuli qui lui arrivent de la périphérie ; elle est aussi stimulée ou inhibée par des afférences venues de l’écorce cérébrale. C’est ainsi que l’anxiété, le stress portent la responsabilité de la majorité des insomnies. La formation réticulée n’est pas homogène. Son segment caudal (bulbaire) constitue un système inhibiteur descendant (Magoun et Rhines, 1946).
L’hypothalamus a, malgré ses faibles dimensions qui sont celles de l’ongle du pouce, un rôle vital. Il intervient dans la génèse de nos émotions et joue un rôle très important dans le maintien de l’équilibre du milieu intérieur, la régulation thermique et les fonctions métaboliques, les besoins biologiques de base et les actes stéréotypés indispensables à la survie (faim, soif, reproduction, pulsions sexuelles…). La privation alimentaire, la déshydratation activent les neurones hypothalamiques qui orientent le comportement vers la satisfaction du besoin. Inversement, l’inactivation de ces mêmes neurones s’accompagne de satisfaction.
Le système limbique. P. Broca a, en 1 877, isolé un ensemble de formations situées sur la face interne des hémisphères cérébraux ; il mit en évidence leur relation avec l’olfaction mais aussi avec la vie générique. Turner en 1890 a appelé rhinencéphale cet ensemble en raison de sa fonction primitive olfactive. Il est en effet très développé chez les animaux dits macrosmatiques dont l’odorat joue un rôle vital. Il est au contraire réduit mais toujours présent chez les anosmatiques, comme les Cétacés qui sont dépourvus d’odorat, et chez les microsmatiques, groupe auquel appartiennent les Primates et l’Homme. Cette persistance, malgré les variations de l’olfaction, incita P. Broca à supposer que le système limbique avait des fonctions générales communes à tous les Mammifères. A cette époque, les fonctions de l’hypothalamus et de l’hypophyse n’étaient pas connues ; c’est dire combien il était méritoire d’exprimer cette conception. Ce n’est en effet qu’en 1937, cinquante ans plus tard, que Gloor les a dénommés cerveau viscéral et que Papez les a fait intervenir dans le cerveau de « l’émotion ».
L’écorce de la circonvolution limbique reçoit des informations qu’elle transmet à des formations de substance grise, situées à la pointe du lobe temporal, l’hippocampe et le noyau amygdalien. L’hippocampe joue un rôle dans les processus mnésiques. Le noyau amygdalien intervient dans la formulation des réactions émotionnelles. Sa stimulation entraîne chez l’animal des réactions émotionnelles : peur ou frénésie. Spiegel (1940), Bard et Montcastle (1953) constatèrent que son ablation provoque des accès de colère et de fureur. Karli, de 1972 à 1976, démontra que le complexe amygdalien intervient sur les processus de liaison entre l’information sensorielle et la réponse comportementale. Un mauvais fonctionnement du système limbique peut provoquer rage ou peur inappropriées.
Les structures limbiques interviennent dans l’enregistrement des émotions et dans l’inscription mémorielle. Cette inscription est d’autant mieux inscrite que le souvenir fut associé à une émotion, ainsi les souvenirs de guerre des anciens combattants. Elles interviennent dans l’inscription mais la mémoire est distribuée à l’ensemble du cerveau.
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