La dynamique du partage de la rente énergétique
Parmi les mesures correctives adoptées par les décideurs politiques des pays exportateurs de pétrole, deux alternatives permettent en théorie d’inverser la trajectoire de la croissance de manière durable et indépendante des cours du brut. Les fonds souverains pour la gestion des revenus pétroliers et la diversification des exportations sont souvent présentés comme des stratégies possibles, qui permettent d’utiliser à bon escient les retombées pétrolières et combattre les effets adverses du syndrome hollandais.
La mise en place des fonds pétroliers
Les décideurs politiques des pays exportateurs des ressources pétrolières sont confrontés à plusieurs défis. Ils doivent définir une nutrition optimale des dépenses entre la génération actuelle et les girations futures. Ils doivent aussi ajuster les dépenses du gouvernement pour protéger l’économie des variations non prévues du prix i volume des exportations et de la production de cette ressource ont 2000). Enfin, ils doivent prendre en compte l’instabilité île et déterminer une stratégie optimale pour la redistribution de notre pétrolière à la population.
les fonds pétroliers reçoivent une partie des recettes liées des ressources pétrolières (ou d’autres ressources non renouvelables). Ils sont généralement considérés comme des institution du secteur public et sont séparés du budget de l’État (Davis et al., 5). Il existe principalement trois types de fonds :
Les fonds de stabilisation ont pour objectif de réduire l’impact de ) platilité des revenus pétroliers sur l’économie. Ils sont conçus pour r une discipline budgétaire et garantir une meilleure transparence revenus pétroliers. Ces fonds accumulent les ressources quand le de la matière première est élevé (dépasse un certain seuil) et gouvernement une source de revenus quand le prix est inférieur à un prix cher prédéfini.
La stabilisation des revenus du gouvernement et la diction de la volatilité et de l’incertitude liée aux exportations de permettent d’éviter toute interruption des programmes d’investissement public et d’attirer de nouveaux investissements. De nombreux ; ont introduit ce type de fonds : la Norvège, le Venezuela, les États- i (Alaska), Oman, l’Azerbaïdjan et le Tchad 19.
Les fonds d’épargne pour les générations futures répondent au :i d’équité intergénérationnelle. Ils sont alimentés régulièrement un pourcentage fixe des revenus pétroliers, réinvesti dans les s financiers sur le marché international des capitaux. Ce type de s a été adopté en Alaska, au Koweït et en Norvège.
Les fonds pour la redistribution des revenus pétroliers directe- t à la population ont été mis en place en Alaska (aux États-Unis) î Alberta (au Canada). En Alaska, le Permanent Fund Dividend ram a été créé en 1982 et a accumulé près de 38 milliards de dol- entre 1982 et 2007. Sur l’ensemble de la période, environ 41 % revenus cumulés ont été redistribués à la population en tant que index(15,7 milliards de dollars), soit 1 059 dollars en moyenne habitant et par an.
L’exemple de réussite le plus spectaculaire est le fonds norvégien, « the Norwegian Government Petroleum Fund » (fonds de stabilisation et d’épargne) mis en place en 1990, qui a cumulé plus de 512 milliards de dollars en septembre 2010 tout en adoptant des normes d’investissement socialement responsable. Ce fonds doit financer dans les 20 prochaines années une partie significative des départs en retraite de la génération du baby-boom.
De nombreux pays ont mis en place des fonds pétroliers durant ces dernières années. En septembre 2010, parmi les 50 fonds souverains les plus importants au monde, 29 avaient pour origine les ressources pétrolières ou gazières, soit 58 % du montant total des actifs. Le tableau suivant classe les principaux fonds pétroliers et gaziers des pays MENA en fonction de l’encours estimé en milliards de dollars.
L’ADIA, « Abu Dhabi Investissement Authority », est considéré comme le fonds souverain le plus important au monde. Il s’agit d’un organisme public géré par le gouvernement fédéral des Emirats arabes unis. Il a été créé en 1976 et est chargé d’investir une partie des revenus du pétrole. Setser et Ziemba (2007) estiment que l’ADIA contrôle
près de 1 % des actifs de la capitalisation mondiale. Le fonds koweïtien (« Kuwait Investment Authority » – KIA) a également atteint une taille considérable et est considéré comme une puissance financière stratégique sur le marché international. Les fonds souverains des pays CCG représentent plus de 30 % des actifs détenus par .es fonds souverains au niveau mondial.
Durant la crise financière de 2008-2009, ces fonds ont eu un rôle important en fournissant des liquidités aux marchés et en contribuant au sauvetage de banques, notamment américaines. Depuis cette période, la gestion de ces fonds est devenue une préoccupation majeure des institutions internationales (la Commission européenne 20, le FMI et l’OCDE), en raison de leur taille et de leur capacité à perturber les marchés financiers.
De plus, de nombreux fonds se caractérisent par leur manque de transparence, notamment pour leur structure et leur stratégie investissement assement21. Le Koweït a établi une loi en 1982 qui stipule que « toute divulgation au public d’informations liées au fonds fera l’objet de sanctions ». De même, les opérations financières du fonds du Qatar ne sont pas publiées. Cette opacité peut conduire à des perceptions biaisées de la richesse du gouvernement et fausser l’analyse de l’équilibre budgétaire ou de la solvabilité du pays.
L’Iran a également instauré le « Oil Stabilization Fund » en 2000, bans le but de réduire les effets de la volatilité des cours du brut et de contribuer au financement du secteur privé. Contrairement à ce qui ? était initialement prévu dans le texte de loi, le fonds a été utilisé pour financer certaines dépenses telles que les importations de produits raffinés et pour combler le déficit public. Ce fonds se caractérise par I absence de séparation entre la fraction des revenus utilisée pour proaçer l’économie des fluctuations du brut et celle qui doit être conserva? pour l’épargne de long terme (AIE, 2005).
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