La sélection naturelle et le maintien du polymorphisme : La sélection fréquence dépendante
La sélection fréquence dépendante
C’est le cas des allèles qui sont avantagés lorsqu’ils deviennent rares. C’est classique dans le cas des systèmes prédateurs-proies. Les prédateurs s’attaquent de préférence aux proies qu’ils reconnaissent et donc à celles qui appartiennent au type le plus fréquent. Les types rares seront sélectionnés jusqu’à ce qu’ils deviennent les plus abondants d’où une possible sélection qui varie dans le temps. Nous en avons vu un exemple avec la Phalène du bouleau. Un autre exemple où ce type de sélection s’opère, mais entre espèces, concerne les insectes qui imitent des espèces non comestibles (Ridley 1997, Fisher & Henrotte 1998). Par exemple, le Monarque (Danaus plexipus) est un papillon qui provoque des nausées immédiates chez un oiseau qui le consomme. Cette propriété est due à une molécule fabriquée par une plante dont se nourrit la chenille. Les oiseaux apprennent rapidement à reconnaître ces insectes. Après avoir tenté d’en consommer une fois, ils évitent de les capturer. Une autre espèce de papillon, le Vice-roi (Limenitis archippus) n’est pas toxique mais imite la forme et les couleurs des monarques. Ce mimétisme, qualifié de batésien, les protège donc de la prédation par les oiseaux. Cette stratégie impose cependant que la fréquence de l’imitateur ne dépasse pas celle de l’espèce imitée.
Chez le papillon Papilio memnom, on a montré que les gènes qui contrôlent la forme et la couleur de l’aile et qui permettent d’imiter des espèces non comestibles pour les oiseaux sont situés les uns à côté des autres sur le chromosome. Ils sont donc transmis comme une seule unité ou supergène. Cette association intime des gènes diminue fortement les recombinaisons et permet de conserver de génération en génération le phénotype imitateur (Gilbert 1996).
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