Le pétrole
Le pétrole
La situation pétrolière des États-Unis est plus préoccupante que celle du gaz naturel. Les Américains sont les plus grands consommateurs de pétrole au monde : ils consomment environ 20,6 Mb/jour soit environ 25 % de la demande mondiale, ce qui équivaut à la consommation combinée des cinq autres plus grands consommateurs (Chine. Japon, Allemagne, Russie et Inde). Aujourd’hui, la consommation américaine de pétrole s’élève à 68,4 barils/mille personnes/jour (en comparaison, celle de la Chine est de seulement 5,5 barils/mille personnes/jour et celle de l’Inde 2,2). Les États-Unis sont les troisième; plus grands producteurs de pétrole au monde derrière l’Arabie Saoudite et la Russie. L’augmentation de la production américaine est toutefois difficile du fait de facteurs à la fois géologiques, économiques et politiques et la production des champs pétroliers américains est :
in fine en baisse. Récemment, les progrès technologiques associés à un niveau élevé des prix ont permis que soient explorées de manière rentable les réserves situées dans les eaux profondes du golfe du Mexique : de nouveaux gisements ont ainsi pu être découverts. Toutefois, compte tenu des conditions difficiles de la zone, plusieurs années seront nécessaires avant que ces gisements ne soient effectivement ?Exploités.
La marée noire en Louisiane en 2010 a également remis en : station les règles du jeu.
Dans son discours de l’État de la Nation en 2008, le Président Bush i admis que sa dépendance vis-à-vis du pétrole devenait un problème pour l’Amérique. Avec une demande en augmentation constante au des dernières décennies, cette dépendance s’est accrue. Si les Etas-Unis sont devenus importateurs nets de pétrole dès 1948, c’est à gaz des années 70 que cette dépendance a commencé à s’accroître : arec 35 % de la demande totale satisfaite par les importations en cette part est aujourd’hui d’environ 60%. Fait nouveau toutefois : la demande de pétrole aux Etats-Unis a légèrement baissé pour la première fois en 2008, phénomène qualifié par D. Yergin de < peau demande » (en référence au fameux débat sur le « peakoil »). Les Etats-Unis restent cependant le premier importateur de pétrole au ?onde et de nombreux analystes prévoient que ses importations con- Nueront de croître pour représenter 75 % de sa consommation de petrole d’ici 2020. Plus récemment, ce sont les importations de projets pétroliers raffinés qui ont commencé à s’accroître, situation due «c partie à la demande de pétrole mais également à l’insuffisance des capacités de raffinage dont le développement n’a pas suivi le rythme à la consommation. Le marché américain du raffinage n’a en effet de croître avec un taux annuel moyen de 1,1 % au cours des dix Bennes années, passant d’environ 15,6 Mb/j en 1997 à 17,4 Mb/j en jC ~. Toutefois, en 2008, les taux d’utilisation des raffineries (81,4 %) oc: été anormalement bas. Ce ralentissement de la production de produit raffinés est intervenu alors que les prix du pétrole étaient élevés monnaie américaine faible.
Cette dépendance à l’égard des importations de pétrole est principalement due aux transports qui représentent 70 % de la demande, de 24 % pour l’industrie, 2 % pour la production d’électricité et 5 % pour les résidentiels. Le ménage américain s’est habitué à une «sont abondante et bon marché. Les villes et les modes de vie se structurés sur cette caractéristique : plus de 242 millions sont en circulation aux Etats-Unis, soit presque un véhicule par ? kotant. Étant donné le rôle majeur du pétrole dans le secteur des Transports, il sera long et complexe de lui substituer d’autres énergies : car le cadre de la nouvelle loi de 2007 Energy Independence And inrsrity Act, la production d’éthanol est appelée à se développer pour «Teindre 1 Mb/j en 2012, ce qui ne suffira toutefois pas à remplacer 1 Essence. En outre, l’augmentation à ce rythme de la production intérieure d’éthanol au cours des cinq à dix prochaines années pourrait avoir d’importantes conséquences sur le prix des produits alimentaires et autres produits agricoles tandis que la substitution qu’elle autorisera d’une partie des importations de pétrole ne conduira pas in fine à faire baisser le niveau de la demande de pétrole qui continuera de croître !
Le désastre de la plateforme pétrolière BP dans le golfe du Mexique a été l’occasion, pour les partisans de politiques de lutte contre les émissions et les énergies fossiles, de relancer les débats. A la suite de l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon, le 20 avril 2010, le puits a fui pendant 106 jours, laissant s’échapper 780 millions de litres d’hydrocarbures, soit l’équivalent de 4,9 millions de barils de pétrole. Cette catastrophe constitue la plus grande marée noire de l’histoire des Etats-Unis. Devant l’émotion, le Président Obama a annoncé la suspension de tous les nouveaux projets d’exploration pétrolière en mer. Et il a estimé que la marée noire soulignait « la nécessité urgente » de développer les sources d’énergie renouvelables. Cette marée noire pourrait avoir un effet significatif à long terme sur l’industrie offshore si les gouvernements resserrent leur réglementation. L’administration Obama a prolongé de six mois le moratoire sur les forages en mer allant au-delà de 500 pieds et n’accordera aucun permis avant que l’enquête sur l’explosion de la plateforme debater ne soit terminée. Les nouvelles propositions de textes pour une loi « énergie-climat » à l’étude au Congrès, prennent en compte la marée noire du Golfe du Mexique avec des articles précis sur la réglementation offshore, responsabilité des compagnies pétrolières…