Les équidés , ou l'histoire d'un mythe : évolution des équidés et gradualisme
L’examen minutieux des fossiles montre que les formes polydactyles, tridactyles et monodactyles coexistent pendant de longues périodes sans réduction de la taille des segments de la patte chez les formes les plus anciennes. En clair, les caractères fossilisés des espèces restent inchangés pendant toute la durée de leur existence. Les anatomies varient aux points de branchement et c’est tout (Devillers & Mahé 1980. Gould 1993).
C’est ainsi qu’au Pliocène, Pliohïppus (monodactyle) et Hipparion (tridactyle) coexistent pendant toute la durée du sous-système, ou époque. Ils restent inchangés pendant toute leur existence.
Dans le modèle de Simpson (1951), la transition entre Mésohippus et Miohippus pendant l’Oligocène est de nature stratigraphique et plus ou moins conventionnelle, car les deux genres sont indistinguables par les dents fossilisées et considérés de ce fait comme l’exemple parfait de transition graduelle d’une forme à une autre. C’est d’ailleurs ainsi que les représentent la plupart des ouvrages abordant le sujet. Depuis on a montré que ces deux genres sont en fait parfaitement distinguables, en particulier par une articulation de la cheville, que Miohippus apparaît brutalement par branchement à partir de Mésohippus, et que les deux genres ont coexisté pendant au moins quatre millions d’années, sans changement notable. Cette situation est qualifiée de stase évolutive.
Autre exemple de stase, chez les tridactyles, la largeur relative des doigts 2 et 4 par rapport au doigt 3 reste pratiquement constante depuis le Miocène (Merychippus) jusqu’au Pliocène (.Hipparion).
Ces données sont tout à fait compatibles avec un modèle de spéciation saltatoire résultant d’un petit nombre de mutations. Les stades intermédiaires n’existent pas.