Les localisations cérébrales de l'antiquité à l'imagerie moderne : Au moyen Âge
A cette époque, toute contestation de la médecine galénique était hérésie et punie comme telle par le bûcher. On ne distingue ni le cerveau du corps, ni l’esprit de la matière. Comme Hérophile, comme Galien, médecins et philosophes logeaient « l’âme » dans les ventricules cérébraux. Galien n’avait pas laissé de dessins anatomiques. Les écrivains du Moyen Age en produisirent représentant les ventricules cérébraux. Posidonios (IVe siècle) situait l’imagination dans les ventricules antérieurs, la raison dans le ventricule moyen, la mémoire dans le ventricule postérieur.
Les médecins arabes ont transmis à l’Europe occidentale la tradition, la science, la médecine gréco-égyptienne. Ils reprennaient la représentation graphique des ventricules cérébraux. Rhazes (850-923) représente les quatre ventricules par quatre cercles. Avicenne (980-1037) dans le « Canon », qui constitue la somme des connaissances médicales de son temps, représente trois ventricules ; il y localise d’avant en arrière : la perception, le raisonnement et l’imagination, la mémoire.
La théorie des ventricules, siège des facultés mentales, fut soutenue par l’autorité des théologiens, en particulier par Saint Thomas d’Aquin (1226- 1274) et par celle des anatomistes les plus célèbres du XIVe siècle : Henri de Mondeville (1260-1320), chirurgien de Philippe le Bel, Mondino di Luzzi (1275-1326), dont le Traité d’Anatomie imposé aux étudiants en médecine pendant trois siècles connut des dizaines d’éditions, et le célèbre Guy de Chauliac (1300-1370) dans sa « Grande Chirurgie ». La tradition de ces localisations ventriculaires persista jusqu’au XVe siècle. Ni les dissections, ni les ouvrages publiés n’apportèrent une contradiction nouvelle allant contre cette conception. On continua à situer dans les ventricules les sens et les facultés.