Les pays importateurs de pétrole et de gaz et la sécurité des approvisionnements en énergie
Les trois principales régions importatrices de pétrole et de gaz
Les trois principales régions importatrices de pétrole et de gaz sont l’Amérique du Nord, l’Europe de l’Ouest et l’Asie . En dehors de ces blocs, il ne faut pas oublier un certain nombre de pays pauvres en Afrique et en Amérique latine, qui sont aussi des importateurs de pétrole au prix d’une lourde charge financière. Mais l’histoire de ce siècle sera clairement influencée par les trois blocs dominants qui importent des volumes croissants de pétrole et de gaz. Leurs principales préoccupations sont : la dépendance énergétique et la sécurité des approvisionnements en énergie.
La dépendance énergétique
La dépendance énergétique est un concept récent. Au XIXe siècle, la question de l’énergie se résumait essentiellement à la disponibilité du bois, puis à l’accès aux mines de charbon. Aujourd’hui, le fonctionnement des économies modernes implique des flux continus d’énergie, dont une partie est importée. La dépendance énergétique a plusieurs dimensions. L’intensité énergétique mesure la quantité d’énergie qui est nécessaire pour produire une unité de produit intérieur brut (PIB). Au cours des 30 dernières années, l’intensité énergétique, à l’échelle mondiale, a été réduite de 35 %, ce qui reflète à la fois une amélioration substantielle de l’efficacité énergétique et un changement profond dans la structure de la production. Lors du deuxième choc pétrolier (1979-1980), deux barils de pétrole étaient nécessaires pour produire 1 000 $ de PIB. En 2008, un demi-baril est suffisant pour produire la même valeur. La dépendance est aussi spécifique pour chaque forme d’énergie. Par exemple, la dépendance à l’égard de l’électricité correspond à un besoin quasi-permanent pour tous les habitants d’un pays riche ; la dépendance aux produits pétroliers est élevée pour le secteur des transports et pour l’Armée. Cependant, contrairement à l’électricité, les produits pétroliers peuvent être stockés. Les stocks de sécurité constituent une arme contre les interruptions soudaines d’alimentation.
Une autre dimension de la dépendance énergétique tient à la part de la consommation nationale qui est importée et d’où elle est importée. A cet égard, la dépendance énergétique n’est pas mauvaise en soi. Si les marchés sont concurrentiels, il vaut mieux acheter de l’énergie bon marché à l’international plutôt que de consommer une énergie domestique coûteuse. Le développement du Japon depuis la Seconde Guerre mondiale a reposé essentiellement sur les importations d’énergie. « L’indépendance énergétique » ne peut donc pas être considérée comme une fin un en soi. Toutefois, la dépendance énergétique implique une certaine vulnérabilité. La vulnérabilité d’un pays à une rupture d’approvisionnement en produits pétroliers ou à un choc sur le prix du pétrole peut être mesurée par une série d’indicateurs : intensité pétrolière de l’économie, part du pétrole importé rapportée à la consommation totale de pétrole.
Les trois grandes régions sont de plus en plus dépendantes des importations d’énergie. Même si ces pays encouragent l’efficacité énergétique et les énergies de substitution au pétrole et au gaz (nucléaire, biocarburants, énergie éolienne et solaire), ils importeront davantage d’hydrocarbures dans les années à venir et, par conséquent, se trouveront en concurrence pour l’accès aux ressources pétrolières et gazières.