Les performances économiques des pays pétroliers de la zone MENA
L’analyse de l’évolution des taux de croissance durant les trois dernières décennies de l’ensemble des pays exportateurs nets de pétrole a l’exception de la Norvège) montre bien les performances décevantes de leurs économies. Entre 1980 et 2008, le revenu moyen par tête 10 mendiai est passé de 8 154 dollars à 11 574 dollars, soit une augmentation de 42 %. Cet accroissement de richesse n’a pas été identique ans tous les pays. Les pays exportateurs de pétrole n’ont pas réellement bénéficié de cette augmentation des richesses. Durant la même période, le PIB moyen par habitant pour les pays MENA riches en pétrole a diminué de 8 %, alors que celui des pays non pétroliers de . Au région (Jordanie, Tunisie et Maroc) a plus que doublé.
Ce déclin de croissance peut être partiellement expliqué par « . explosion démographique que connaît la région depuis plusieurs décennies. En 2009, le taux de croissance moyen de la population des pays pétroliers MENA a atteint 2 % ; il a largement dépassé la moyenne mondiale (qui s’élevait à 1,2 %). Tous les pays du Moyen- Orient doivent aujourd’hui répondre aux besoins d’une population en forte croissance. Les taux de croissance démographiques moyens entre 1985 et 2009 s’élèvent à 5 % pour les Émirats arabes unis et 3,4 % pour le Koweït n. Celui de l’Arabie Saoudite a bien souvent été supérieur au taux de croissance économique et le ratio réserves pétrolières par habitant est passé de 17 495 barils en 1980 à 10 421 en 2009.
Les faibles performances de croissance économique révèlent la difficulté de ces gouvernements à promouvoir des politiques économiques àe long terme pour soutenir cette dynamique démographique.
Quant aux indicateurs sociaux, les Indices de Développement Humain (IDH) relativement élevés des pays CCG sont dus à la mise en place de politiques de cohésion sociale et de redistribution des richesses aux nationaux. Toutefois, la comparaison des performances de «développement avec la prospérité économique révèlent des lacunes importantes en matière de politiques sociales, notamment en ce qui concerne les domaines de la santé et de l’éducation (composantes de 1TDH 12). Afin d’évaluer l’efficacité de ces politiques sociales, l’Organisation des Nations Unies (ONU) mesure la différence entre la messe d’un pays et son niveau de développement humain (différence entre le classement mondial de l’IDH avec celui du PIB par tête en parité de pouvoir d’achat). La plupart des pays pétroliers MENA enregistrent des résultats négatifs : Koweït (- 42), Qatar (- 36), Émirats téribleunis (- 28), Arabie Saoudite (- 20), Algérie (- 6) et l’Iran (- 3)13. IOS valeurs négatives suggèrent que les gouvernements de ces pays semblent répondre de manière inefficace aux besoins de santé et réduction de leur population, pour autant que leurs revenus le permettent. En revanche, la Jordanie (pays peu doté en hydrocarbures) ; une valeur positive, ce qui montre que les revenus ont été convertis en développement économique de manière plus efficace.
Comme souligné auparavant, la conjoncture favorable du marché pétrolier entre 2004 et 2008 s’est traduite par une forte période de croissance des économies pétrolières de la région MENA. Le taux de :puissance réel du PIB a atteint 6,4 % en moyenne pour l’ensemble des pays exportateurs de pétrole de la région et 6 % pour les pays CCG {6.3 % pour le Koweït, 10,3 % pour le Qatar, 9,4 % pour les Émirats arabes unis et 4,3 % pour de l’Arabie Saoudite) (FMI, 2008), performances jamais réalisées par les économies de la région depuis plus de 10 ans. En 2009, l’ensemble des pays de la région a subi les conséquences de la crise financière mondiale, entraînant une chute sensible réseaux de croissance du PIB. Certaines économies (Koweït, Libye, et Emirats arabes unis) ont même réalisé des résultats négatifs) (FMI, 2010).
En dépit des dynamiques de croissance économique et de la puissance financière substantielle sur la scène internationale, les économies pétrolières de la région MENA doivent faire face à de nombreux défis internes. L’économie saoudienne doit réaliser un taux de croissance économique durable de 6 % pour soutenir une population jeune en forte croissance (plus de la moitié de la population est âgée de moins de 25 ans). Selon Cordesman (2006), le chômage des hommes saoudiens a atteint en 2004-2005 entre 8 et 13 % de la population active et 16,6 % pour les jeunes saoudiens (hommes de 20 à 29 ans). Même si les statistiques officielles mettent en avant un taux de chômage en forte baisse ces dernières années, Cordesman (2009) considère qu’en prenant en compte le « chômage déguisé 14 », le taux réel du chômage serait supérieur à 20 %. En dépit de multiples réformes sur le marché de l’emploi (la promotion de l’emploi qualifié de la main-d’œuvre saoudienne dans le secteur privé, la « Saudisation » des emplois et les politiques de soutien à l’emploi des femmes), l’arrivée annuelle des 350 000 travailleurs sur le marché de l’emploi ainsi que le maintien d’un taux de fécondité élevé auront sans doute des conséquences très lourdes sur le marché du travail, l’éducation ainsi que sur les montants futurs des subventions.