les sources de pollution
La moindre surface souillée par des polluants et exposée aux intempéries devient, du fait du parcours de l’eau et de son cycle (voir page 71), une source de pollution dès qu’il pleut. Les eaux de ruissellement déplaçant ainsi des substances toxiques à travers les sols, contaminent les cours d’eau et les cultures.
Dans les différents milieux
En milieu rural
En milieu rural, la première source de pollution des eaux provient des produits phytosanitaires utilisés pour l’agriculture. Répandus dans les champs, mélangés à la terre ou plus simplement vaporisés sur les cultures, les herbicides, les engrais, les insecticides et autres pesticides sont en grande partie entraînés par les eaux de pluie qui contaminent infme les cours d’eau. Les fortes pluies se traduisent bien souvent et très rapidement par des pics de pollution importants dans les rivières et les fleuves. Leur intensité est d’autant plus importante que les précipitations interviennent juste après le traitement des cultures. Une meilleure intégration des prévisions météorologiques dans le planning des traitements phytosanitaires permet, non seulement d’éviter des épandages – inutiles juste avant les pluies – mais aussi de diminuer les doses utilisées puisqu’il n’est dans ce cas plus nécessaire de surdoser pour compenser le lessivage.
Bien sûr, la qualité des sols joue un rôle important dans la vitesse de migration des polluants. Les sols bien drainés facilitent le lessivage alors qu’une terre très argileuse retient beaucoup mieux l’eau et les polluants, et limite leur infiltration en profondeur.
Sur les sites industriels
De la même manière, les sites industriels sont des sources importantes de contamination des eaux, et donc des sols, si des substances polluantes mal ou peu confinées sont stockées en étant exposées aux intempéries. Heureusement, depuis quelques années, la législation impose à de nombreuses entreprises l’aménagement de leurs installations pour limiter la migration des polluants par le ruissellement des eaux. Il s’agit notamment d’aménager les aires de stockage sous des abris, d’imperméabiliser les sols et dans les cas où le risque est important, de construire des réservoirs de récupération des eaux de pluie, d’installer un dispositif de prétraitement avant le rejet dans le milieu. Mais si la législation l’impose en Europe, c’est loin d’être le cas dans les pays émergents.
Les décharges à ciel ouvert
Dans ce domaine, les décharges d’ordures ménagères à ciel ouvert sont une source importante de contamination. Bien souvent, le contrôle des déchets qui y sont déversés est impossible et toutes sortes de substances s’y trouvent exposées aux précipitations. Il s’en échappe alors des effluents qui sont particulièrement toxiques. Libérés dans le milieu, ces jus de décharge polluent le sol et les eaux de surface ainsi que les eaux souterraines. Depuis 2002 en France, la mise en décharge n’est autorisée que pour les déchets ultimes, et dans des conditions strictes de stockage pour éviter tout risque de pollution.
Cependant, toutes les communes n’ont pas encore mis en place un plan de recyclage et d’élimination des déchets et des décharges classiques existent encore.
L’une des plus grandes est celle de la ville de Marseille qui continue à entasser ses 600 000 tonnes d’ordures annuelles dans une décharge à ciel ouvert qui pollue ses alentours sur des centaines d’hectares. La situation devrait changer en 2006, par la construction d’un incinérateur performant qui permettra l’élimination de la moitié de ces déchets.Et que dire des décharges gigantesques qui ne cessent de croître en parallèle des villes et des mégapoles à travers le monde, que ce soit en Amérique latine, en Asie, en Afrique, en Inde… Ainsi, de nombreuses populations à travers le monde sont directement exposées à un environnement pollué. Mais il ne faut pas considérer que seules les populations locales sont concernées ; n’oublions pas que l’eau circule et transporte les polluants jusqu’aux océans qui constituent une ressource alimentaire commune planétaire !
Rappelons aussi qu’en France, on rencontre encore dans les rues ou au détour d’un chemin, des batteries de voitures abandonnées, des bidons d’huile et toutes sortes de déchets qu’il n,’est pourtant pas difficile de déposer en déchetterie ou chez les professionnels qui ont l’obligation de les récupérer.
En ville
Du côté des villes, les eaux de ruissellement ne sont pas plus propres, bien au contraire. Les revêtements routiers sont couverts de résidus d’hydrocarbures et de poussières produites par le trafic automobile, et les toits quant à eux sont couverts de résidus atmosphériques. Ainsi, les eaux de pluie se chargent très vite de polluants multiples qui sont finalement concentrés dans les eaux collectées et qui sont souvent rejetés en quelques points d’un cours d’eau, provoquant du coup des pollutions localement très importantes. Car en effet, mises à part les grosses agglomérations, de nombreuses villes ne retraitent pas les eaux de pluie avant de les rejeter dans le milieu.
Mais même dans le cas de la région parisienne qui traite les eaux de pluie, la capacité de traitement des eaux collectées, aussi importante soit-elle, reste tout de même limitée. Et il n’est pas possible dans le cas de précipitations abondantes d’assurer le traitement de l’ensemble des eaux pluviales avant leur rejet. Jusque dans les années 90, il n’était pas rare, après de gros orages, de voir flotter de nombreux poissons morts dans les eaux de la Seine. Depuis, de gros efforts dans la gestion des eaux pluviales ont été réalisés.
Des bassins de rétention ont été construits. Ils permettent de stocker, en vue de leur traitement ultérieur, les premières eaux de pluie. Car ces eaux qui tombent en début de période de précipitation drainent la plus grosse partie des polluants présents sur les surfaces. En évitant de les libérer dans les cours d’eau sans traitement préalable, on limite grandement la pollution, même si l’ensemble des eaux pluviales ne sont pas dépolluées.
Vidéo: les sources de pollution
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