L'évolution naturelle organique
L’évolution naturelle organique
L’évolution des Primates a été lente jusqu’à l’Homo habilis ; elle s’est ensuite accélérée depuis deux millions d’années tout au moins du point de vue de l’encéphale. Va-t-elle se poursuivre ?
L’évolution sociale elle-même a été lente jusqu’à l’Homme historique ; elle s’est accélérée depuis deux siècles : la transformation des sociétés humaines, façon de vivre, de penser, de se déplacer, de connaître la matière et la vie, qui demandait autrefois des siècles s’est produite en quelques décennies. De cette transformation accélérée, nous sommes les spectateurs, souvent les acteurs, parfois les victimes. Va-t-elle se poursuivre ?
Des espèces, végétaux ou animaux, se sont fixées pendant des dizaines de millions d’années : elles sont qualifiées de panchroniques en raison du fait qu’elles sont demeurées inchangées : bactéries, algues bleues, spongiaires, méduses, fourmis, araignées… l’huître, la musaraigne… des Singes… D’autres ont disparu par usure biologique, par inadaptation à des variations climatiques, par catastrophes, tels les grands Reptiles . D’autres enfin se sont transformés. L’évolution est le résultat d’adaptations aux exigences de l’environnement, et donc d’une série de facteurs.
Bien avant l’arrivée de l’Homme, le niveau des mers a successivement monté et baissé, les forêts ont gagné ou perdu du terrain, des éruptions volcaniques ont modifié les continents. Ces bouleversements ont provoqué la disparition de certaines espèces et l’apparition de nouvelles.
Une mutation n’existe d’abord que dans un petit groupe d’une expèce animale ou végétale. Les transformations touchent généralement des minorités qui font ensuite bénéficier les autres de leurs avantages. C’est là le mécanisme de l’évolution biologique : mécanisme comparable à celui qui fait que les créations scientifiques ne sont généralement suivis d’abord que par une minorité avant d’être adoptées par la généralité. De nouvelles espèces apparaissent ainsi de façon souvent subite. Ces mutations génétiques aléatoires sont triées selon la règle darwinienne de la sélection naturelle : les plus forts survivent et prolifèrent ; les plus faibles disparaissent.
L’hypothèse du perfectionnement incessant des organismes vivants repose sur les théories évolutionnistes. En fait, le dogme du progrès continu a été discuté, par Herbert Spencer en particulier. Les mutations sont en effet aussi souvent nuisibles qu’utiles. On observe de tous côtés des difformités, des déclins, l’extinction d’espèces animales et végétales. Les espèces stationnaires sont rares : bactéries, algues, des Crustacés, des Insectes, des Poissons. L’extinction des espèces fait partie intégrante de l’évolution. Il en est ainsi depuis plus de 3 milliards d’années. Les espèces disparues sont plus nombreuses que celles qui vivent, et un certain nombre de ces dernières sont dégradées. Presque tous les Invertébrés du Primaire ont disparu.
Des Vertébrés du Secondaire parmi lesquels les grands Reptiles, des Batraciens, ont aussi disparu. Des Oiseaux, des Mammifères apparus au Tertiaire ne sont plus là. l’écorce terrestre est un cimetière végétal et animal. L’arbre généalogique ramifié, diversifié, a perdu beaucoup de ses branches. L’évolution des Mammifères montre la courte durée des espèces les plus évoluées. Le cas des Équidés est particulièrement intéressant ; ils ne sont plus représentés que par le genre Requis alors que, pendant le Tertiaire, leur diversité était très grande et qu’ils occupaient tous les continents. Il y a 15 millions d’années, plusieurs espèces vivaient sur le continent nord-américain ; elles s’éteignirent l’une après l’autre et finalement disparurent il y a 8 millions d’années. Le cheval n’y est revenu qu’avec les Conquistadors, Cortès et Pizarro, au XVIe siècle. Les éléphants sont en plein déclin. Ils sont atteints de stigmates de dégénérescence, comme les grands Cétacés, les hippopotames, les rhinocéros, les camélidés, les Singes Primates et les Marsupiaux… Ces formes très appauvries évoluent vers l’extinction totale ; le phénomène est donc général. Parmi les causes, on retient le rétrécissement de l’espace habitable, les périodes glaciaires, l’extension des déserts sahariens, asiatiques, australiens…
Dans beaucoup de séries, on constate une phase ascensionnelle de jeunesse, puis une phase de maturité et, finalement, une phase de sénilité qui se termine par l’extinction du type. La limitation de la vie des espèces obéit à des règles souvent constatées. Gigantisme, hypertrophie calcaire, proliférations et déformations osseuses monstrueuses, accumulation de graisse, précèdent la disparition. Ce fut le cas en particulier des grands Reptiles… des Cervidés aux immenses ramures… des grands Mammifères du Tertiaire et du Quaternaire disparus… L’équilibre est instable dans beaucoup d’espèces atteintes de gigantisme. Ce gigantisme n’est pas accompagné du développement du cerveau ; l’activité mentale est le plus souvent affaiblie. Les troubles métaboliques du calcium ont fréquemment à leur origine des déséquilibres endocriniens.
On a appelé Loi de Cope la règle selon laquelle la taille des Vertébrés, en particulier des Mammifères, tend à croître au cours de l‘évolution. Stephan Jay Gould ne l’admet pas et donne des exemples qui vont à l’encontre ; il ne fait intervenir que des raisons alimentaires et sanitaires, et non phylogénétiques.
Henri Decugis conclut son ouvrage ( 1 941 ) en énumérant un très grand nombre d’espèces animales et végétales disparues. Celles qui restent sont à un stade plus ou moins avancé de leur évolution. Peu d’espèces nouvelles naissent et un certain nombre sont à la phase sénile qui précède leur extinction. Pour lui, l’idée selon laquelle le monde vivant se trouverait dans
la phase ascensionnelle est une illusion. Les facteurs nuisibles : dérèglements des sécrétions cellulaires endocriniennes dominent l’évolution des formes supérieures de la vie : excès de graisse, dégénérescence, proliférations osseuses. Decugis écrit : « L’homme est venu bien tard dans un monde déjà vieux, encombré de formes séniles, stagnantes ou dépérissant lentement. Le vieillissement des espèces vivantes est beaucoup plus avancé qu’on ne le croit communément. Aucune ne peut y échapper. » Quel pessimisme !
Les troubles endocriniens ont été invoqués par plusieurs auteurs. Le mauvais fonctionnement de l’hypophyse produirait des troubles du métabolisme du calcium qui engendre gigantisme, acromégalie, dysharmonie des parties constituantes du corps, déchéance physique et psychique, et finalement la vieillesse et la mort.
Vidéo: L’évolution naturelle organique
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