Moineaux
Passereaux dotés d’un bec large et conique, la plupart des plocéidés sont granivores. Toutefois, quelques espèces forestières, au bec plus fin, sont insectivores. La majorité des 143 espèces qui composent cette famille habite les pays tropicaux de l’Ancien Monde : les tisserins, aux longs nids suspendus ; les républicains, aux nids communautaires regroupant parfois plus de 100 couples, chacun disposant de son «appartement»; les veuves, au plumage remarquable et à la reproduction parasitaire ; les quéléas, enfin, dont les immenses rassemblements causent parfois bien des dégâts aux cultures.
En Europe, les plocéidés sont représentés par les moineaux (genres Passer, Petronia) et la niverolle des Alpes (Montifrin- gilla nivalis), qui se reproduit habituellement à une altitude très élevée variant de 1 800 à 4 600 mètres.
Des «pierrots» débrouillards
Les moineaux proprement dits, au plumage plutôt terne, à la voix peu mélodieuse, passeraient facilement inaperçus, si leur grande faculté d’adaptation ne leur avait permis de vivre à côté et parfois aux dépens de l’homme. En effet, huit espèces, sur les vingt du genre Passer, nichent à l’abri des habitations. Le moineau domestique (Passer domesticus) est, entre tous, celui qui a le mieux réussi son association avec l’homme. Il l’a accompagné dans tous ses déplacements. Autrefois répandue en Europe, cette espèce est aujourd’hui cosmopolite.
Le moineau domestique est un petit passereau de 30 grammes, qui sautille pour se déplacer au sol. Le mâle se reconnaît à sa grande bavette noire. Les teintes dominantes du plumage sont le gris et le marron. Toutes les activités sont pour cet oiseau sociable l’occasion de regroupements : les nids sont souvent établis à proximité les uns des autres ; l’exploration des champs de céréales se fait en bandes ; certains dortoirs rassemblent des dizaines de milliers d’individus ; les mâles se poursuivent et courtisent à plusieurs la même femelle.
Le moineau domestique est d’abord un oiseau granivore, spécialisé dans les graines cultivées (blé, orge, avoine, etc.), qui représentent généralement entre 40 et 75 % de sa nourriture. Cependant, son opportunisme le pousse à consommer une grande variété d’aliments, de telle sorte que son régime diffère notablement selon l’habitat et la saison. Au printemps, les insectes constituent 15 à 30 % de son alimentation.
Du crottin au pare-brise des locomotives
Après avoir colonisé les villages dès les temps préhistoriques, le moineau domestique s’est installé au cœur des villes. Autrefois, il y mangeait principalement des graines de céréales trouvées dans le crottin des chevaux. Lorsque ceux-ci ont disparu des villes, le moineau a changé ses habitudes; il a appris à tirer profit de toutes les occasions. Aujourd’hui, il récupère les miettes de pain sur les trottoirs, sur les tables de restaurant, ou picore les fruits sur les étals des marchés. Dans les gares, il nettoie méticuleusement l’avant des locomotives où se sont écrasées des centaines d’insectes.