Moustiques
Chacun a l’expérience des piqûres assez douloureuses et des légers œdèmes que provoquent les moustiques. On sait aussi que seules les femelles piquent, et que certains moustiques sont de grands propagateurs de maladies contagieuses. Le terme «moustique» regroupe, en fait, plusieurs familles de diptères- nématocères dans la superfamille des culicoïdes. Par ailleurs, dans les régions tropicales, une superfamille voisine appartenant au même sous-ordre des nématocères, les psychodoïdes, comprend également des espèces pathogènes et buveuses de sang.
Minuscules mais féroces
Les simulies sont de tout petits nématocères (de 1 à 6 mm) qui ne présentent pas l’aspect général d’un moustique. Leur corps est en effet robuste, les antennes sont courtes et cylindriques, les ailes amples sont vivement irisées et les pattes sont courtes et robustes. Leurs larves sont aquatiques et seules les femelles portent des appendices buccaux capables de piquer. Les simulies adultes volent en masse en été, près des buissons, au bord des cours d’eau rapides. Ces diptères diurnes consomment les sucs végétaux, mais le sang est indispensable à la maturation des œufs de certaines espèces. Les larves vivent dans les eaux vives, où elles s’agrippent aux pierres au moyen de crochets; elles tissent un cocon soyeux pour se nymphoser..
Les simulies ont un rôle économique important, leur prolifération dans certaines régions pouvant les rendre difficilement habitables. Le bétail, incommodé par leur présence, peut même mourir des suites de piqûres surinfectées. Chez l’homme, certaines simulies, comme Sinnilium damnosum, véhiculent une filaire qui provoque des tumeurs sous-cutanées. En Amérique centrale, plusieurs espèces de simulies transmettent une autre filaire, Oncbocerca cdecutiens, qui produit divers troubles affectant l’audition et la vue : l’onchocercose est la deuxième cause mondiale de cécité.
Les cératopogonidés sont également tout petits (2 mm). Les mâles sont dotés d’antennes aux longues soies qui ont l’aspect d’un pinceau. Les deux sexes ont un appareil buccal robuste, mais seules les femelles peuvent sucer le sang des vertébrés ou des invertébrés. La plupart des 500 espèces connues vivent en région holarctique. Ces insectes fréquentent les lieux humides (marais, fossés), où ils butinent le nectar des fleurs ou le miellat des pucerons. Les femelles de certaines espèces sucent le sang d’autres insectes. En Europe, les cératopo-gonidés hématophages sont particulièrement féroces, au point qu’il est pénible de séjourner dans certaines régions. En Afrique, certaines espèces transmettent des vers.
Les moustiques les plus redoutables
Les culicidés, ou moustiques, présentent des poils allongés sur le corps et sur les ailes. Chez le mâle, les antennes sont plumeuses et constituées de 15 articles, tandis que celles des femelles n’en ont que 14 et sont dotées de soies courtes. La conformation de l’appareil buccal des mâles leur interdit d’absorber le sang, mais, comme les femelles, ils sucent les liquides épandus ou les sucs végétaux. Chez les femelles, l’appareil buccal est formé d’une trompe allongée dirigée vers l’avant, constituée d’un tube en gouttière, le la¬bium, ou lèvre inférieure. Pour piquer, le moustique déplace ses stylets chitineux en s’appuyant sur les lobes terminaux du labium.
Les larves des culicidés sont toujours aquatiques et très mobiles. Au coucher du soleil, les mâles frais éclos s’envolent en groupes. Dès qu’une femelle apparaît, un individu quitte l’assemblée et s’accouple avec elle sans cesser de voler.
Les culicidés regroupent plus de 2 000 espèces, répandues dans toutes les régions du globe. S’ils sont plus nombreux dans les zones tropicales, où ils sévissent en toute saison, ils abondent également en été dans les régions tempérées ou froides – comme en Laponie , même si le nombre d’espèces est bien plus restreint. Ces insectes vulnérants transmettent à l’homme et au bétail diverses maladies : paludisme, fièvre jaune, dengue et filarioses. On distingue trois sous-familles hématophages : les anophélinés (vecteurs du paludisme), les ædinés et les culicinés.
Les vecteurs du paludisme
Quelque 600 espèces d’anophèles peuplent les régions tropicales une trentaine fréquentent les régions tempérées , où le climat favorise la croissance de leurs larves. Ces diptères pondent dans les étangs, les mares ou les réservoirs d’eau des broméliacées épiphytes. Les larves se tiennent horizontalement sous la surface de l’eau et se nourrissent d’algues et de phytoflagellés.
Plus de 70 espèces d’anophèles domestiques et apparentés peuvent transmettre le paludisme, ou malaria. Parmi les plus connues, on peut citer en Europe Anopbeles maculipennis, en Afrique A. gam- biae, en Asie A. culicifactes, en Amérique du Sud A. albimanus et A. argyritarsis.
Les anophèles sont également susceptibles de véhiculer diverses filaires.
D’une manière générale, les anophèles préfèrent s’attaquer au bétail plutôt qu’à l’homme, dont se contentent les espèces pourvues de pièces buccales réduites.
Des hôtes indésirables
Les larves des culicinés se développent dans les réserves d’eau les plus variées : ornières, réservoirs, boîtes de conserve ou vieux pneus, ce qui explique leur présence loin des mares et des lacs.
Culex fatigans, une espèce tropicale, semble ne piquer que la nuit; c’est un vecteur de microfilaires responsables de l’éléphantiasis. D’autres espèces peuvent transmettre le virus de la dengue. C. pipiens compte deux sous-espèces.La forme typique regroupe des moustiques des campagnes, qui s’attaquent plutôt aux oiseaux. Les femelles ont absolument besoin de sang pour être fertiles. Les populations des villes préfè-rent l’obscurité et n’ont pas forcément besoin de boire du sang pour être fertiles. Leur extension actuelle semble indiquer qu’il s’agit d’une forme biologique récente.
Une réponse pour "Moustiques"
J’ai bien apprécié. J’aimerais svp avoir plus de détails sur la sous- famille des culicoïdea . merci d’avance.