Mygales
Le groupe des mygales comprend environ 2 500 espèces. Les grandes mygales sont exclusivement tropicales ; les plus développées, Therapbosa leblondi, avec leur corps de 9 à 10 centimètres, se rencontrent en Guyane et au Venezuela. La famille des théraphosidés, la plus nombreuse, compte environ 800 espèces, dont les araignées communément appelées mygales ou tarentules. Les mygales maçonnes européennes, qui mesurent de 7 à 15 millimètres, appartiennent à deux familles, l’une d’Europe du Nord, l’autre plus méditerranéenne. Nemesia cementaria, espèce commune de némésidé, vit en Languedoc-Roussillon, sur les talus exposés au soleil, dans un terrier dont l’ouverture est fermée par un clapet muni, comme une porte, d’une charnière. Atypus affinis est la plus fréquente des trois espèces d’atypidés. Son terrier s’enfonce d’une quinzaine de centimètres sous terre ; ses parois sont tapissées de soie, et il se prolonge par une partie aérienne de 10 centimètres de long environ, couverte de débris divers, qui constitue un piège où viennent s’empêtrer les petits animaux de passage. Les araignées les saisissent et les mordent à travers la paroi, puis déchirent la soie pour les tirer vers le fond de la demeure, les dévorer ou les garder en réserve. Un mâle adulte à!Atypus à la recherche d’une femelle prend soin de tambouriner d’une certaine manière sur le tube aérien avec ses pattes, afin de ne pas être pris pour une proie éventuelle.
Des abris astucieux
Certaines mygales tissent, entre les feuilles des arbres, des tubes de soie, au bord desquels elles se tiennent à l’affût; elles fabriquent également de grandes toiles de capture, en nappe, munies d’une zone de retraite. D’autres s’installent dans des cavités naturelles d’où elles sortent le soir pour chasser. Certaines encore, blotties dans des terriers au sol, qui peuvent être fermés, ne laissent dé-passer que leurs pattes, avec lesquelles elles saisissent leurs victimes. Les my-gales sont presque toutes nocturnes.
Atrax : un genre australien à haut risque pour l’homme
Les espèces les plus dangereuses pour l’homme habitent l’Australie et appartiennent au genre Atrax (famille des hexathélidés). Elles confectionnent des toiles serrées, déployées parmi la végétation, et se tiennent à proximité. Leur venin, en particulier celui des mâles, toxique pour l’homme, l’est beaucoup moins pour la plupart des mammifères. De tempérament plutôt agressif, contrairement à la majorité des araignées, elles ont tendance à entrer dans les habitations après de fortes pluies. Des accidents mortels, quoique rares, sont signalés régulièrement, mais moins toutefois depuis une vingtaine d’années. La morsure est toujours très douloureuse, à cause de l’acidité du venin.
Attention, poils urticants!
Certaines espèces de théraphosidés d’Amérique du Sud possèdent une arme de dissuasion très efficace : dès qu’elles sont agressées, elles détachent des poils urticants de la face dorsale de leur abdomen, par simple frottement des pattes postérieures.
Ces poils urticants, de quatre types, irritent les muqueuses et peuvent provoquer de sérieuses kératites. Le venin serait moins actif chez les mygales qui possèdent ce genre de poils. Les espèces africaines n’en sont pas pourvues, et la morsure de certaines espèces, telles que les Scodra, a été signalée comme incommodante.