Ostracodes
Connus depuis le cambrien, peuplant aussi bien les eaux douces que les mers, les ostracodes, crustacés de 1 à 3 millimètres qui comptent environ 2 000 espèces, sont uniques par leur corps indistinctement segmenté, par leurs appendices en nombre réduit (7 paires au maximum) mais spécialisés et, surtout, par leur double valve qui en fait des crustacés -à coquille». L’ornementa-tion et la nature chimique de ces valves varient selon les espèces et les milieux qu’elles occupent.
Animaux sexués, certains ostracodes sont cependant parthénogénétiques, comme Herpetocypris reptans, une espèce d’eau douce. Platycypris, d’Australie, a la particularité de produire les spermatozoïdes les plus longs du règne animal (1 cm). Ils passent leur vie (quelques mois, plus rarement 2 à 3 ans) sur le fond et parmi les plantes, parfois dans la litière humide. Ils sont tantôt prédateurs – consommant des copépodes et des larves de crustacés -, tantôt nécrophages, herbivores ou omnivores. Le rôle des ostracodes fossiles est essentiel en micropaléontologie : les géologues pétroliers les considèrent comme d’excellents indicateurs de niveaux stratigra- phiques. Les branchiopodes sont exclusivement inféodés aux eaux continentales. Leur nom, dérivé de «branchie», témoigne du caractère primitif de leurs appendices thoraciques, nombreux et foliacés, qui servent à la locomotion, à la nutrition, voire à la respiration.
Les quelque 900 espèces actuelles se divisent en deux groupes : l’un, dénommé classiquement phyllopodes, regroupe anostracés, notostracés et conchostracés; l’autre rassemble les seuls cladocères. Les phyllopodes vivent dans la vase des mares, des fossés et des ornières, dans la zone littorale des lacs et sont des hôtes caractéristiques des milieux temporaires
peu profonds. Les cladocères habitent les eaux continentales calmes. Quelques rares espèces sont marines.
Nus, à bouclier ou à coquille
Parmi les phyllopodes, les anostracés, comme Chirocephalus, sont des crustacés très particuliers. Dépourvus de carapace, regroupés en populations denses, ils nagent sur le dos, grâce à leurs nombreux appendices thoraciques (de 11 à 19 paires). Les notostracés, comme Lepi- durus, sont facilement reconnaissables grâce à leur bouclier dorsal en forme de masque ne laissant voir que leurs yeux pairs, à leur taille (jusqu’à 5 cm), à leur couleur, verte ou brune, et aux deux appendices (cerques) multiarticulés qui terminent leur «abdomen» étroit. Comme chez les anostracés, le développement de leurs larves nauplies, bien que rapide (2 à 3 semaines), peut nécessiter jusqu’à 40 mues. Plus petits (de 3 à 15 mm), les conchostracés ressemblent à de gros ostracodes par leur carapace bivalve. En revanche, ils sont pourvus de très nombreuses pattes (de 10 à 32 paires) et leur corps se termine par deux grosses griffes recourbées vers le haut. A la différence des ostracodes, leur «coquille» présente des stries de croissance.
Les daphnies, ou puces d’eau
Bien qu’elles portent seulement 4 à 6 paires de pattes et qu’elles ne dépassent pas 1 centimètre de long, les puces d’eau (cla-docères) sont proches des conchostracés, notamment par leur carapace bivalve. Habitantes de nos mares et de nos étangs, elles jouent le rôle de nettoyeurs en milieu aquatique grâce à leur alimentation généralement phytophage ou détritivore. Parmi elles, certaines sont carnassières comme Leptodora, ou brouteuses de fond comme Chydorus et Alona. Les cladocères sont très appréciés par les poissons et certains copépodes. Séchées, les daphnies sont un excellent aliment pour les poissons d’aquarium.