Pandas
La stature, les proportions, la queue courte et la démarche de plantigrade du panda évoquent bien en effet un ours. Les plus grands mesurent environ 1,60 m et pèsent une centaine de kilos. Le grand panda (Ailuropoda melanoleuca) a des membres noirs contrastant avec sa robe blanche, marquée de surcroît de taches noires autour des yeux, sur les oreilles et les épaules.
Le grand panda et l’ours
La denture du grand panda diffère de celle des ours ; ses dents carnassières et ses molaires très développées sont particulièrement adaptées à un régime végétarien. C’est pourquoi, peu de temps après avoir été décrit comme un ours par le père David, il fut placé dans le genre Ailuropoda et rangé, avec les ratons laveurs, le petit panda et d’autres carnivores, dans la famille des procyonidés.
Mais son identité demeura l’objet de controverses jusqu’à ce que des études génétiques récentes montrent que le grand panda est plus étroitement apparenté aux ours qu’aux ratons laveurs. Ces faits, interprétés à la lumière des travaux des paléontologistes, ont conduit à reconnaître que le grand panda et les ours dérivent d’un ancêtre commun qui n’était pas un procyonidé. La lignée du grand panda est maintenant considérée comme une sous-famille des ursidés, les ailuropodinés.
Un régime très spécialisé
Le grand panda est avant tout un consommateur de bambous, dont les pousses se renouvellent toute l’année dans les forêts qu’il fréquente, entre 1 500 et 4 000 mètres d’altitude. Ces pousses sont riches en protéines, mais le panda ne digère que 20 % environ de la matière végétale absorbée. Ses grosses molaires broyeuses en préparent la digestion ; son œsophage, doublé d’une couche cornée, est protégé contre toute égratignure et son estomac, aussi musculeux qu’un gésier d’oiseau, transforme cette masse alimentaire en une bouillie digeste.
Mais, à ces détails près, son tube digestif est celui d’un carnivore, bien différent de celui d’un herbivore. Son origine carnivore se manifeste, d’ailleurs, au fil de ses rencontres : trop lent pour chasser, il peut néanmoins se saisir de poissons, de pikas et de rongeurs, et éventuellement voler de la viande.
Soucis maternels
Le grand panda est un animal solitaire, mais il partage son domaine, de 4 à 7 kilomètres carrés, avec d’autres congénères qu’il cherche à éviter, prévenu de leur proximité par son odorat. Les femelles mettent bas dans une grotte ou dans un trou d’arbre, fin septembre. Naissent en général deux petits par portée, dont l’un meurt très vite. Les nouveau-nés, qui mesurent 15 centimètres de long et pèsent entre 90 et 140 grammes, sont aveugles et nus ; leur pelage noir apparaît au cours de la deuxième huitaine, et, pendant trois semaines, la mère berce son petit dans ses bras presque sans interruption.