Pécaris
Plusieurs caractères anatomiques séparent les pécaris (tayassuidés) des suidés. Le groin des pécaris n’est pas ossifié, leur queue est réduite et paraît absente, leurs canines supérieures ne sont pas retroussées, mais dirigées vers le bas, comme chez les carnivores : ils mordent et ne donnent pas de coups de boutoir. Deux de leurs caractères sont convergents avec ceux des ruminants : les os de leurs poignets et de leurs chevilles sont partiellement soudés dans leur partie supérieure, et forment donc une ébauche d’os canon. Leur estomac, divisé en trois régions glandulaires distinctes et qui porte deux culs- de-sac antérieurs, peut digérer la cellulose. Les pécaris sont omnivores, ils ont une prédilection pour les graines, les racines et les fruits, mais consomment à l’occasion des insectes, des larves, et même des petits vertébrés. Le pécari du Chaco apprécie les cactus.
Les excréments des pécaris, qui renferment un grand nombre de graines non digérées, jouent un rôle dans la dissémination et le renouvellement de certaines essences d’arbres. Comme leurs cousins de l’Ancien Monde, les pécaris apprécient les régions dont la végétation est difficilement pénétrable, et aiment se vautrer dans des bauges. Ils nagent bien.
Grégaires et territoriaux
Il arrive fréquemment que deux pécaris, placés tête-bêche, se frottent mutuellement et avec application les côtés de la tête sur leurs glandes sous-orbitaires respectives. Ils s’imprègnent ainsi de l’odeur des individus du clan, ce qui renforce sa cohésion. Chaque clan, composé de petits groupes familiaux qui peuvent se disperser en période de pénurie, occupe un territoire, qu’il interdit aux intrus avec opiniâ¬treté. Le pécari porte sur la croupe une aire glandulaire glabre, normalement dissimulée sous les longues soies de l’arrière-train, qu’il a la faculté d’écarter, exhibant ainsi sa glande. La sécrétion en est blanchâtre, huileuse et musquée, et peut être expulsée à plusieurs dizaines de centimètres vers l’arrière par l’animal pour marquer le territoire du clan.
Un courageux combattant
Les pécaris sont bruyants et possèdent un répertoire de cris, d’aboiements et de grognements correspondant à différents comportements sociaux. Il existe des jeux et des comportements de toilettage réciproque entre les individus d’un même groupe. Une hiérarchie s’établit entre les mâles, qui s’affrontent parfois, après s’être montré les dents en signe de prélude au combat. Les rtiâles adultes établissent un système de guet à la périphérie de la troupe, lorsque celle-ci pâture ou se repose.
Les principaux prédateurs des pécaris, en dehors des hommes qui les chassent pour leur chair, sont le jaguar et le puma. En cas d’alerte, la troupe se disperse dans toutes les directions, tandis qu’un mâle reste en arrière et affronte l’agresseur. Ce comportement altruiste lui coûte quelquefois la vie.