Perce-oreilles
Les perce-oreilles sont des insectes à métamorphoses incomplètes, au corps lisse et allongé. La tête porte des pièces buccales de type broyeur et des antennes plus courtes que le corps. Les ailes antérieures modifiées en étuis cornés, ou élytres, protègent les ailes postérieures membraneuses, repliées en éventail d’une manière complexe. De nombreuses espèces sont toutefois dépourvues d’ailes.
L’extrémité de l’abdomen présente des cerques en forme de pinces, ou forceps, dont la taille et la forme varient selon les sexes. Ceux des mâles sont puissamment arqués et dotés de petites dents, tandis que ceux des femelles sont plus droits et lisses. Par ailleurs, au sein d’une même population, certains individus portent des pinces plus développées. Les perce- oreilles se distinguent également par la présence de glandes répugnatoires sur certains tergites abdominaux.
A la conquête des sommets
La plupart des espèces de forficules connues fréquentent la litière des forêts tropicales. Préférant l’humidité, elles se tiennent le plus souvent sous les écorces et les pierres. D’activité essentiellement nocturne, elles se réfugient dans les crevasses et autres lieux abrités durant la journée.
Quelques rares perce-oreilles sont adaptés à la vie souterraine. Certains vivent dans les grottes, sans montrer d’adap-tations particulières. Toutefois, Anisolabis howarthi, des cavernes d’Hawaï, présente une adaptation poussée à la vie souterraine : ses yeux ont régressé, ses pattes et son abdomen sont allongés, tandis que le corps est dépigmenté. Sous les tropiques, certaines espèces se développent dans les réserves d’eau permanentes accumulées à l’aisselle’ des feuilles de broméliacées.
Un petit nombre de dermaptères se sont acclimatés aux hautes montagnes, froides mais toujours humides. Si certaines espèces européennes s’élèvent jusqu’à 3 000 mètres d’altitude, on connaît des espèces hi- malayennes capables d’atteindre 4 200 mètres ; Forficula schlagintwei est abondant vers 3 500 mètres. Enfin, si aucune forficule connue n’est vraiment aquatique, certaines colonisent les grèves, où elles creusent des galeries dans le sable et les talus.
Sexualité et soins maternels
L’accouplement des perce- oreilles est précédé d’une parade nuptiale de durée variable, comportant des attouchements d’antennes. L’accouplement lui-même se fait tête-bêche. La femelle prête à pondre aménage un abri dans une cavité plus ou moins profonde. Après la ponte, elle s’occupe des œufs, les brossant entre ses palpes pour éviter que des spores de champignons ne germent à leur surface. Chez de nombreuses espèces, le Comportement maternel se poursuit après l’éclosion : les femelles gardent les jeunes rassemblés et les protègent; la femelle de Cbelidura py- renaica les approvisionne même en nourriture. Dès le moment où la femelle creuse un terrier pour pondre, elle chasse les mâles à l’aide de ses pinces, allant même parfois jusqu’à les blesser ou les tuer. Il ne semble pas que ces derniers aient quelque rôle a jouer dans les soins parentaux. Les femelles acceptent également de soigner les pontes d’autres femelles, et parfois même celles d’espèces différentes…