Pétrels tempête
Les pétrels suivent souvent les navires pendant les tempêtes, cherchant à s’abriter des rafales de vent. Leur nom est une déformation de Pierre (Peter en anglais) : comme l’apôtre sur le lac de Tibériade, ils «marchent- sur l’eau lorsqu’ils s’alimentent. Notons également que le terme -pétrel tempête- désigne, selon les cas, une seule espèce (Hvdrobates pelagicus) ou toutes celles de la famille des hydrobatidés.
Cette dernière est composée de 20 espèces. réparties sur tous les océans, excepté l’Arctique. Cependant, les eaux froides, riches en plancton, sont davantage fréquentées, ainsi que les zones A’upwelling, comme le courant de Humboldt au large du Pérou et du Chili. En France, Hydro- htilcs pelagicus niche sur certains îlots bretons. au Pays basque et en Corse. Quelques espèces ont une aire de distribution restreinte, mais d’autres entreprennent de très longues migrations. Le pétrel de Wilson, par exemple, l’une des espèces d’oiseaux les plus abondantes de la planète (plusieurs centaines de millions de couples), se reproduit en Antarctique puis se disperse à travers l’océan Indien, le Pacifique et l’Atlantique, où il s’approche des côtes du Groenland.
Les plus petits oiseaux marins
Les hydrobatidés se partagent en deux groupes : l’un occupe l’hémisphère nord, l’autre l’hémisphère sud, avec toutefois une zone de recouvrement au niveau des tropiques. Les pétrels tempête du Nord, oiseaux noirs au croupion blanc, ont des ailes pointues et des pattes courtes. Ceux du Sud ont un plumage plus variable, des ailes arrondies et de longues pattes souvent pendantes, qu’ils utilisent pour trottiner à la surface de la mer, en particulier lorsqu’ils se nourrissent.
Chez toutes les espèces, le bec est petit, crochu à son extrémité et doté de deux narines tubulaires fusionnées. Minuscules parmi les oiseaux marins – leur longueur varie de 14 à 26 centimètres, et leur poids de 25 à 68 grammes, selon les espèces -, les pétrels tempête ont une nourriture essentiellement planctonique (crustacés, petits calmars, alevins). Plusieurs espèces suivent les bateaux, même par temps calme, et profitent certainement des remous créés par le sillage pour augmenter leur pêche. Le pétrel de Wilson consomme également les déchets jetés par-dessus bord.
Si l’on excepte le pétrel de Hornby, qui se reproduit jusqu’à 50 kilomètres à l’intérieur des terres et en altitude (jusqu’a 1 500 ni) dans les Andes, les pétrels tempête nichent en colonies sur de petites îles maritimes isolées dépourvues de prédateurs terrestres. Un seul œuf, très gros (jusqu’à 25 % du poids de la femelle). est déposé à l’abri dans un terrier, une crevasse, ou sous un rocher. L’incubation, étonnamment longue pour des oiseaux de si petite taille, dure entre quarante et cinquante jours. Elle est assurée par les deux parents qui se relaient à des intervalles variant de un à six jours. Le jeune est nourri par un mélange d’huile stomacale et de débris alimentaires partiellement digérés. Il quitte le terrier seul, de nuit, après une période de 59 à 73 jours.