Pétrole : La fusion
La fusion thermonucléaire est un projet en apparence insensé, et pourtant… Cela fait quarante ans que des chercheurs travaillent sur ce projet qui permettrait de profiter d’une source d’énergie inépuisable, illimitée et présentant l’avantage de ne pas rejeter de gaz à effet de serre.
Cette fusion, qui est la source d’énergie des étoiles (comme le Soleil), se produit lorsque deux atomes fusionnent en un seul grâce à la chaleur. Le combustible, un gaz constitué de deux isotopes d’hydrogène, le deutérium et le tritium, est chauffé à des températures de 100 millions à 200 millions de C°, et se transforme alors en un gaz ionisé très chaud, le « plasma ». Ce plasma brûle et libère un neutron, de l’hélium et une grande quantité d’énergie. Cette énergie se convertit en chaleur qui produit de la vapeur de particules chargées d’électricité. Enfin, cette vapeur alimente un ensemble turbine et alternateur producteur d’électricité. L’intérêt de cette réaction est de créer plus d’énergie que le déclenchement de la réaction n’en a utilisée. Or, pour l’instant, aucune tentative n’a réussi à produire plus de 65 % de l’énergie nécessaire au déclenchement de la réaction.
Pour permettre de mieux faire fonctionner le procédé de fusion du plasma, un réacteur expérimental baptisé ITER (International Experimental Thermonuclear Reactor), situé en France à Cadarache (Bouches-du-Rhône), devrait permettre aux chercheurs du monde entier de réaliser des essais au cours des prochaines décennies, une fois sa construction achevée. Après des années de négociations entre les grandes puissances mondiales (Union européenne, Etats-Unis, Russie, Inde, lapon, Chine et Corée du Sud), l’adoption de ce projet, d’un coût de 10 milliards d’euros, a été confirmée officiellement le 21 novembre 2006 ; les travaux d’installation devraient débuter en 2008.
Un autre réacteur de fusion contrôlée, européen cette fois, baptisé JET (Joint European Torus), a été implanté à Culham Oxfordshire, en Grande-Bretagne. Mais les difficultés sont nombreuses, car outre la réussite de la fusion thermonucléaire, il faut également parvenir à confiner le plasma dans un champ magnétique. De plus, la mise au point de celle-ci est extrêmement coûteuse et la question des déchets radioactifs produits par le réacteur se posera un jour. Les travaux de recherche sur cette extraordinaire source d’énergie ne devraient donc pas donner de résultats probants, si résultats il y a, avant plusieurs décennies.