Phalaropes
Les phalaropidés (phalaropes) et les récurvirostridés (avocettes, échasses, becs en cimeterre) font partie des limicoles, un groupe d’oiseaux dont la survie est étroi-tement liée à la sauvegarde des zones hu¬mides (marais, lagunes, etc.) qui les hébergent et les nourrissent .
Échasses, avocettes et bec en cimeterre
Les récurvirostridés sont des oiseaux de taille moyenne (de 30 à 46 cm), au long bec de formes variées et aux longues pattes. Les deux espèces d’échasses ont de très hautes pattes rouges et un bec noir et fin : Cladorhynchus leucocephalus ne se rencontre qu’en Australie, alors que Léchasse blanche (Himantopus himantopus), dont on reconnaît six sous- espèces, a une répartition cosmopolite.
Les avocettes ont également des pattes de grande dimension, mais de couleur bleue. L’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud et l’Australie en hébergent chacune une espèce. L’avocette à nuque noire (Recurvirostra avosetta) niche en Afrique, en Asie et en Europe.
Le bec en cimeterre (Ibidorhyncha struthersii) diffère des autres membres de la famille par son bec rouge incurvé vers le bas et par ses pattes également rouges, plutôt courtes. Cet oiseau sédentaire ne se rencontre qu’au bord des torrents des montagnes d’Asie.
Les échasses et les avocettes consom-ment une grande variété d’invertébrés aquatiques, qu’elles pèchent en marchant lentement dans l’eau boueuse. En Europe, ces oiseaux nichent en petites colonies, réunissant généralement entre 20 et 70 couples. Les quatre œufs, déposés dans une simple cuvette, sont incubés par les deux parents. Les jeunes quittent le nid dans les vingt-quatre heures qui suivent l’éclosion. Les parents, en dé-pit de leur fragilité apparente, défendent très vigoureusement leur nid, puis leurs jeunes, contre les prédateurs.
Deux mois de toundra, dix mois d’océan
Contrairement aux autres limicoles, les phalaropes à bec large et à bec étroit ont quitté les rivages et mènent dix mois sur douze une existence maritime : ils présentent d’ailleurs plusieurs adaptations morphologiques qui les rapprochent des oiseaux marins. Les tarses sont comprimés latéralement afin de diminuer la résistance de l’eau pendant la nage ; les doigts sont munis de palmures lobées, et seules les extrémités sont libres. Le plu-mage de la poitrine et du ventre, analogue à celui des mouettes, est dense. La couche d’air emprisonnée permet une bonne isolation thermique et assure une grande flottabilité. Ils sont également do-tés de glandes comparables à celles des autres oiseaux marins pour assurer l’excrétion du sel.
A la différence des espèces précédentes, le troisième membre de la famille, le phalarope de Wilson, ne fréquente pas les eaux marines, mais les eaux douces d’Amérique du Sud. Les phalaropes rejoignent la toundra d’Amérique et d’Eurasie pour se reproduire durant le court été arctique. Sitôt la reproduction terminée, ils quittent les lieux de nidification – d’abord les femelles, puis les mâles, enfin les jeunes -, et entament de longues migrations. Le phalarope de Wilson regagne les eaux côtières et continentales d’Amérique du Sud, alors que les deux autres espèces se répartissent dans les eaux océaniques de l’Atlantique, du Pacifique et de l’océan Indien.