Pics et piciformes
Les piciformes se rencontrent avant tout dans les régions tropicales et équatoriales du globe; seule la famille des picidés (pics) a gagné les hautes latitudes. Réparties sur tous les continents, excepté l’Antarctique, les 169 espèces de pics fréquentent les milieux les plus divers : forêts, vergers, prairies, zones cultivées, dès lors que les arbres y sont présents. La France compte huit espèces nicheuses, dont l’une très rare, le pic à dos blanc, qui ne se trouve que dans les vieilles forêts des Pyrénées. Les pics sont avant tout des oiseaux arboricoles, de taille petite ou moyenne.
Des grimpeurs bien équipés
Les pics possèdent des caractères anatomiques bien adaptées à leur mode de déplacement arboricole – ils grimpent le long des troncs – et à leurs habitudes alimentaires – ils creusent le bois pour attraper les insectes. La disposition des doigts, deux vers l’avant et deux vers l’arrière, facilite la progression le long des troncs. La queue, très rigide, fournit un point d’appui supplémentaire pendant les déplacements et permet aux pics de s’immobiliser sans effort en position verticale. La mue des plumes de la queue commence par les plumes voisines de la paire médiane et progresse vers l’extérieur, de telle sorte que la queue reste toujours fonctionnelle. Le bec, droit, puissant et très dur, est utilisé comme ciseau à bois et instrument de percussion. L’usure due au frottement répété est compensée par une croissance continue – de l’ordre de 0,5 mm par jour chez le pic noir -, bien plus rapide que chez les autres oiseaux. La configuration de la boîte crânienne protège le cerveau des secousses produites par les coups de bec sur le bois. La langue, longue et très mobile, peut être poussée loin hors du bec grâce à de nombreux muscles et ligaments. Elle est enduite d’une salive visqueuse, qui permet à l’oiseau de sortir les insectes de leurs galeries.
Un grenier collectif
Les pics consomment essentiellement des insectes xylophages et des araignées, mais ils sont également friands de fruits et de graines, et prennent à l’occasion de jeunes oiseaux encore au nid. Certaines espèces ne quittent pas les arbres, alors que d’autres, les pics vert et cendré par exemple, amateurs de fourmis, se nourrissent au sol. On estime qu’un pic vert consomme environ 2 000 fourmis par jour ! Fait rarissime chez les picidés, le pic des chênes, une espèce américaine, forme des groupes familiaux comprenant jusqu’à une quinzaine d’individus. Chacune de ces communautés possède un «grenier» un arbre foré d’une multitude de trous où sont stockés des glands – dont l’accès est réservé à ses seuls membres. Cette ressource collective est utilisée en hiver lorsque les insectes se font rares.
La plupart des espèces sont sédentaires et manifestent un comportement territorial très marqué. Au moment de la reproduction, le couple s’applique au creusement d’une loge, pendant dix à vingt-huit jours selon les espèces. Pour défendre leur zone d’influence ou attirer leurs congénères, les pics disposent d’une gamme de cris puissants et tambourinent avec leur bec, plus ou moins longtemps selon l’espèce, et à un rythme qui lui est propre.
Vidéo : Pics et piciformes
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