Piéride du chou
Les piéridés constituent une famille assez homogène de papillons de taille moyenne, dont les ailes sont le plus souvent blanches, jaunes ou orangées. Les ailes postérieures du mâle sont fréquemment dotées de taches ou de touffes d’écailles androconiales. La plupart des espèces sont marquées par un. dimorphisme sexuel accentué. Les pattes sont toutes fonctionnelles et présentent des griffes bifides. Les chenilles se développent essentiellement sur les crucifères (comme le chou) et les légumineuses. Elles sont allongées, glabres ou à fine pilosité, et à petite tête. Les chrysalides, succinctes, sont donc posées verticalement sur leur support, fixées par une ceinture de soie, l’abdomen ne pouvant effectuer que des mouvements latéraux. Leur pointe céphalique, parfois très longue, les distingue des chrysalides des autres groupes de lépidoptères.
Victimes des pesticides
Les piérinés sont les plus typiques des piérides. Le genre Pieris renferme quelques espèces très communes et longtemps craintes pour les dégâts que leurs chenilles occasionnaient aux cultures. La piéride du chou (Pieris brassicae) et, dans une moindre mesure, la-piéride de la rave (P. rapae) s’attaquent aux crucifères cultivées (chou, moutarde, etc.) et à quelques plantes comme la capucine.
Toutefois, l’emploi généralisé de pesticides a considérablement raréfié ces papillons (comme tant d’autres), et la piéride du chou tend, localement, a devenir une rareté. On connaît au Mexique une espèce de piéride grégaire à l’état de chenille (Eucheira socialis). Celles-ci vivent dans un nid d’où elles sortent la nuit en procession, à la recherche de nourriture. Les parois papyracées du nid ont longtemps servi à préparer un papier local.
Les dismorphiinés regroupent des pié-rides essentiellement néotropicales, dont un seul genre, Leptidea, atteint l’Europe.
Pullulations et migrations
Il arrive que certaines espèces éclosent en nombre considérable. Jadis, alors que les papillons diurnes abondaient jusque dans Paris, des éclosions massives et simultanées de gazés (Aporia crataegi) ont donné lieu à la légende des pluies de sang (mais d’autres animaux y ont également contribué), en raison de la sécrétion de méconium rouge que les papillons adultes produisent lors de leur éclosion. Cette substance tombe alors sur le sol, qui, lors des pullulations, était rapidement maculé de rouge. De nos jours, le gazé a pratiquement disparu au nord de la Loire.
Certaines piérides sont régulièrement, ou occasionnellement, migratrices. Les colias, ou coliades, tel le souci (Colias crocea), effectuent chaque année des vols migratoires vers le nord. En Australie, les chenilles d’Anaphaeis java réalisent des migrations en troupes considérables lors des pullulations. La piéride du tapier (Ascia monuste) est un autre bon voilier, capable d’effectuer de longues migrations