Pies
La pie bavarde (Pica pica) est un oiseau de taille moyenne qui appartient à la famille des corvidés. Les mâles, au plumage identique à celui des femelles, ont une taille légèrement supérieure. La pie connaît une distribution géographique extrêmement vaste. Elle se reproduit en Europe, en Asie, dans le nord de l’Afrique et dans l’ouest de l’Amérique du Nord. La pie bavarde est un oiseau ubiquiste qui se rencontre aussi bien dans les steppes semi-arides nord- africaines que dans les forêts d’Alaska ou au cœur des grandes cités modernes. Une variation géographique de la taille de l’oiseau et de la proportion de blanc et de noir dans le plumage a conduit les systématiciens à distinguer onze sous- espèces.
Un oiseau omnivore
La pie bavarde possède un régime alimentaire éclectique. En période d’élevage. elle apprécie particulièrement les insectes et leurs larves, mais n’hésite pas à capturer des lézards ou des petits rongeurs. A la saison des nids, elle prélève aussi des œufs et des poussins de passereaux. Il lui arrive de consommer des animaux morts, des fruits ou encore des graines. A l’instar de nombre de corvidés, la pie cache une partie de sa nourriture, qu’ elle dépose dans un trou creusé dans le sol, rebouché et dissimulé par ses soins à l’aide de matériaux divers. Plus tard, l’oiseau retrouve sa cachette sans difficulté, en utilisant son excellente mémoire visuelle plutôt que son odorat, semble-t-il.
Les cérémonies de pies
La pie bavarde est un oiseau territorial, mais des groupes réunissant plusieurs dizaines d’individus sont fréquemment observés. De tels rassemblements leur permettent par exemple de chasser un prédateur ou de former un dortoir. Les dortoirs de pies regroupent principalement des jeunes oiseaux non reproducteurs, les couples établis passant la nuit sur leur territoire. On a longtemps ignoré la fonction des rassemblements connus sous le nom de «cérémonies de pies». L’observation à distance d’oiseaux munis de bagues colorées et identifiables a permis d’en élucider le sens.
Une cérémonie commence toujours par l’arrivée, sur une zone occupée, d’un ou deux oiseaux non reproducteurs. Le couple propriétaire des lieux réagit à cette intrusion et les disputes s’engagent, attirant les autres pies du voisinage.
Dans les régions à forte densité, la compétition pour obtenir une aire de reproduction est vive. Plutôt que d’attendre qu’un territoire se libère, certains individus non reproducteurs essaient de déstabiliser un couple établi en pénétrant dans son domaine, seuls ou en compagnie de leur partenaire, et réitèrent leur intrusion dans les jours qui suivent. Un tel comportement ne provoque que rarement le départ immédiat des propriétaires; le plus souvent, les importuns s’emparent d’une petite superficie de terrain – en général à la jonction de deux ou trois territoires -, qu’ils agrandront progressivement, jusqu’au moment où la surface acquise permettra la nidification. Les couples évincés disparaissent ou rejoignent la population non reproductrice.