Pigeons
L’ordre des columbiformes n’est composé que d’une seule famille homogène, répartie sur tous les continents, excepté l’Antarctique. La plupart des espèces occupent les zones tropicales et subtropicales. En Europe, les columbidés sont représentés par six espèces nicheuses. On réserve le terme de pigeon aux espèces gris-bleu, du genre Columba, et celui de tourterelle aux espèces plus petites, du genre Streptopelia.
Frugivores sous les tropiques, granivores dans nos contrées
Les pigeons ont une petite tête ronde et des pattes plutôt courtes. Avec leur longue queue et leurs ailes bien proportionnées, mues par de puissants muscles pectoraux, ce sont d’excellents voiliers. Bien que certaines espèces tropicales soient vivement colorées, la plupart des pigeons ont un plumage plutôt terne. Cependant, des marques particulières, parfois iridescentes, réparties sur les ailes ou sur le cou, caractérisent les différentes espèces.
Les columbidés possèdent une gamme limitée de vocalisations. Le chant diffère d’une espèce à l’autre par la composition et le rythme des roucoulements. A l’envol, de nombreux pigeons produisent avec leurs ailes un bruit caractéristique qui peut alerter leurs congénères en cas de danger.
Dans les régions tropicales, plusieurs espèces frugivores participent à la dispersion des végétaux. En effet, seule la partie charnue des fruits est digérée, tandis que les graines sont rejetées intactes dans le milieu. En Europe, les pigeons et les tourterelles, essentiellement granivores, cherchent leur nourriture au sol. Cependant, ils n’hésitent pas à consommer de temps à autre des fruits, des bourgeons ou de la verdure. Les graines, avalées le plus rapidement possible sur le terrain, sont digérées ultérieurement en lieu sûr. L’ingestion régulière de petits cailloux facilite leur broyage dans le gésier. A la différence de la plupart des oiseaux, les pigeons aspirent l’eau pour s’abreuver, le bec immergé jusqu’aux narines, buvant d’un trait sans relever la tête.
Des nichées à répétition
Chez la plupart des espèces, la femelle pond deux petits œufs blancs. En général, le poids de la ponte n’excède pas 9 % de celui de la femelle, ce qui est très faible par rapport aux autres familles d’oiseaux. En revanche, les femelles peuvent nicher jusqu’à huit fois au cours de la même saison. Une telle fécondité est rendue possible par la brièveté des périodes d’incubation et par la croissance rapide des jeunes, nourris d’un lait très riche sécrété par les parents, mâle et femelle. Les nichées peuvent se chevaucher : une nouvelle ponte est parfois déposée alors que les jeunes de la couvée précédente ne sont pas encore émancipés. Quand ces derniers quittent le nid, ils ne pèsent que 65 % du poids de l’adulte.
La disparition d’une espèce
Les pigeons ont un comportement grégaire et se regroupent en bandes nombreuses, pour s’alimenter ou se reposer. Au moment de la reproduction, la plupart des espèces nichent en couples, mais certaines forment des colonies. A la fin du XVIIIe siècle, les bandes de pigeons migrateurs américains rassemblaient plusieurs centaines de millions d’individus. L’espèce a disparu en 1900, victime de massacres répétés, et le dernier pigeon migrateur américain est mort en 1914 au zoo de Cincinnati.