Pourquoi peut-on s'électrocuter dans sa salle de bains ?
Peut-on s’électrocuter dans sa salle de bains ?
Le corps humain est sensible à l’intensité du courant qui le parcourt. Quelques dixièmes de milliampères (moins que le courant d’une lampe de poche) et des picotements se manifestent ! Selon le trajet du courant, l’asphyxie par tétanisation des muscles respiratoires peut survenir dès une vingtaine de milliampères et l’arrêt cardiaque autour d’une cinquantaine de milliampères, sans parler des effets de brûlures. L’intensité du courant dépend du voltage, c’est-à-dire de la tension électrique fournie par l’installation, mais aussi de la résistance électrique du sujet. Plus la résistance est faible, plus le corps humain est conducteur, et plus l’intensité est élevée. Les nerfs, les vaisseaux sanguins et les muscles conduisent assez bien le courant, contrairement à la graisse, aux tendons et à la peau, lorsqu’elle est sèche. Dès lors qu’elle est mouillée, ce qui arrive fréquemment dans une salir de bains, la peau perd tout caractère isolant et la résistance du corps chute dangereusement. L’eau, même pure, conduit le courant car elle n’est pas uniquement constituée de molécules, mais aussi d’espèces chargées : les ions oxonium et hydroxyde, créés suite aux chocs microscopiques qui traduisent l’agitation thermique au sein du liquide. Aux températures usuelles, une molécule environ sur un milliard est ionisée, ce qui suffit à assurer le passage d’un courant électrique. En outre, la plupart du temps, l’eau contient des ions supplémentaires, apportés par les sels minéraux ou produits par la dissolution du gaz carbonique présent dans l’air. Le risque, qui apparaît dès 20 volts, devient manifeste pour une installation délivrant 220 volts. La personne qui touche un appareil électrique mal isolé, ou deux fils dénudés, peut s’électrocuter. De même si elle touche le fil de phase, y compris lorsque la lampe qu’il alimente est éteinte.