Saumons
Dans les eaux des rivières froides et bien oxygénées, tributaires de l’Atlan- tique Nord, les saumons, parvenus dans leurs frayères, y creusent en hiver de longs sillons où la femelle dépose ses œufs, que le mâle arrose de laitance avant de les recouvrir de graviers.
Les migrations du saumon
Deux à trois mois plus tard, au début du printemps, l’alevin éclôt, alourdi par une énorme vésicule vitelline qui lui interdit tout mouvement. Après avoir épuisé ses réserves, il se nourrit de menus invertébrés, passe deux à trois ans sur les lieux de sa naissance puis change de livrée et devient un tacon argenté qu’une crue de printemps entraîne vers la mer. Ce n’est pas une migration active : le tacon se laisse porter par le courant, la tête dirigée vers l’amont. Il disparaît en mer pendant un à quatre ans avant de revenir à l’estuaire qu’il avait quitté et d’entreprendre la montée vers sa frayère natale. Il mesure alors de 50 centimètres à 1 mètre et pèse de 2 à 20 kilos.
Sain et vigoureux, il surmonte tous les obstacles, cascades et chutes d’eau, pour y parvenir; il lui reste parfois juste assez de force pour s’accoupler et il meurt, charognard, sans pouvoir redescendre se restaurer en mer. Bien qu’il ne se nourrisse pas pendant la montée, le saumon n’en bondit pas moins sur les leurres, à la grande joie des pêcheurs.
Le saumon, victime de l’ère industrielle
Les populations du saumon de l’Atlantique ont fortement diminué depuis un demi-siècle, par suite de la pollution des eaux, de la construction de barrages, obstacles insurmontables à sa montée (mais on fabrique maintenant des «échelles à saumon»), et de la pêche aux filets, toujours dévastatrice, bien qu’interdite.
La découverte en mer des aires de nu-trition du saumon n’a rien arrangé ; des associations de pêcheurs de saumons se heurtent aux professionnels danois ou norvégiens, qui prélèvent sur les côtes groenlandaises des poissons plus gros et plus charnus que ceux que le voyage a en partie épuisés.
La truite arc-en-ciel
Quelques populations de saumons, en Amérique du Nord, en Scandinavie ou en Union soviétique, ne migrent plus en mer. Il en est de même pour quelques populations de truites de mer, qui passent toute leur vie en rivière ou en lac. Quant à la truite arc-en-ciel, aujourd’hui la plus fréquente dans nos eaux vives, originaire des États-Unis, elle a été introduite en Europe vers 1880.
Aux salmonidés appartiennent d’autres espèces dulcicoles comme les ombles chevaliers, le saumon de fontaine et les corégones.
L’élevage des salmonidés, en plein essor, place la France au rang de premier producteur mondial de truites, avec plus de 30 000 tonnes par an.
Le brochet
Les brochets sont les grands carnassiers des eaux douces de l’hémisphère nord; à l’aide de leur denture redoutable ils n’hésitent pas à s’attaquer non seulement aux poissons blancs ou aux perches, qui sont leurs victimes quotidiennes, mais aussi aux grenouilles, aux rats ou aux oiseaux aquatiques.
Indolents, ils chassent à l’affût, bondissent avec une vitesse étonnante sur leur proie, mais ne la poursuivent pas s’ils l’ont manquée. Ils pondent leurs œufs dans les herbes aquatiques et n’en prennent aucun soin. Le brochet commun peut atteindre 1,40 m et 20 kilos. Le masquinonge d’Amérique du Nord est de plus grande taille : 2,50 m et 50 kilos.