Tordeuses
Les pyrales sont des papillons nocturnes de taille petite à moyenne (micro- lépidoptères), qui ont réussi a conquérir la plupart des niches écologiques terrestres et d’eau douce. On reconnaît désormais deux familles distinctes. Les pyrales à proprement parler (pyralidés) et les crambides (crambidés). Ces derniers ont des ailes antérieures souvent étroites, les premières nervures des postérieures étant soudées sur une courte distance. On distingue un organe tympanique à l’avant de l’abdomen, ainsi qu’une structure membraneuse lobée à la jonction du thorax et de l’abdomen. Les chenilles des crambides tissent des toiles ou des tubes de soie. Les pyrales au sens strict n’ont pas de structure membraneuse lobée entre le thorax et l’abdomen, et leurs ailes antérieures sont plus larges.
La plupart des pyrales sont vivement colorées, quelques-unes volant même en plein jour comme des rhopalocères. En revanche, certaines ont une livrée cryptique, car elles se tiennent sur le lichen des arbres ou des rochers durant la journée. La sous-famille des nymphulinés comprend un certain nombre de lépidoptères dont les larves sont adaptées à la vie aquatique. Les pyrales, dont l’importance économique est loin d’être négligeable, comptent un nombre appréciable d’espèces nuisibles aux cultures et aux denrées stockées.
Tordeuses, rouleuses, tisseuses
La famille des tordeuses (tortricidés), avec plus de cinq mille espèces connues, regroupe des papillons de petite taille aux ailes larges (surtout les postérieures), ornées de dessins souvent caractéristiques. Les ailes des mâles présentent fréquemment un repli costal contenant un pinceau de poils odoriférants. Les tordeuses doivent leur nom aux chenilles phytophages qui réunissent les feuilles par des soies, les tordant ou les enroulant pour s’y chrysalider. Les larves s’attaquent à toutes les parties des arbres et des plantes basses. Si la plupart se contentent de brouter le feuillage, certaines sont endophytes, d’autres cécidogènes (elles provoquent des galles végétales), quelques-unes exploitant les galles produites par d’autres insectes.
L’ennemi des vignobles
Ces lépidoptères comptent parmi les principaux ravageurs des cultures. La pyrale de la vigne (Sparganothis pille- riana) et l’eudémis de la vigne (Poly- chrosis botrana) ont longtemps été parmi les plus dangereux ennemis des vignobles. Le cochylis (Clysia ambiguella) a également prélevé un lourd tribut sur la vigne. La carpocapse des pommes (Cydia pomonella) se rencontre partout où ses chenilles peuvent infester les pommes, tandis que la tordeuse verte du chêne (Tortrix viridana) prolifère régulièrement dans les bois de chênes, défeuillant régulièrement ces arbres, sans qu’ils semblent trop en pâtir. Les résineux sont attaqués par des tordeuses spécifiques comme la tordeuse des pousses du pin (Rhyacionia buoliana) et la tordeuse des cônes de pin (R.pinicolana).
Il faut toutefois noter que la grande majorité des tordeuses ne sont pas néfastes aux cultures ni à l’exploitation des forêts, et que certaines espèces ne prolifèrent et n’occasionnent des dégâts que dans les monocultures, qui favorisent leur extension et suppriment leurs prédateurs naturels (hyménoptères parasites, petits mammifères, oiseaux, etc.)