Vers ronds
Récemment encore, les nématodes étaient rangés, parmi d’autres groupes, dans l’ensemble des némathelminthes. On considère maintenant les nématodes comme un phylum, mais ce nouveau groupe présente une telle variété de formes qu’il éclatera sans doute à son tour.
Les nématodes (du grec nêma : fil) ont l’aspect d’un cigare, plus ou moins allongé, aux extrémités duquel s’ouvrent la bouche et l’anus ; le tube digestif est donc complet. Le corps est entouré d’une membrane à la fois souple et résistante, la cuticule, régulièrement striée, mais, contrairement aux annélides et aux arthropodes, cette segmentation ne concerne pas les organes internes. La cuticule est soutenue par un tissu vivant, l’hypoderme, et par des cellules musculaires qui permettent à l’animal de se mouvoir. Le système nerveux, rudimentaire, comprend un anneau antérieur d’où partent des fibres dans le reste du corps, notamment vers les terminaisons nerveuses céphaliques ou génitales. Il n’existe ni véritable cavité générale, ni appareil circulatoire ou respiratoire. Un appareil excréteur permet au nématode d’équilibrer la pression entre son liquide interne et le milieu extérieur. Chez le mâle, les organes génitaux et le tube digestif débouchent au même endroit, formant un cloaque. Le mâle possède des organes copulateurs qui maintiennent béante la vulve de la femelle durant l’accouplement, et qui se présentent comme de petites baguettes chitinisées. Ces spicules, mobilisés par des muscles, sont généralement au nombre de deux; chez les oxyures, les deux spicules ont fusionné en un seul. Leurs mouvements alternatifs, qui aident à propulser le sperme dans le vagin de la femelle, sont guidés par une petite pièce de chitine annexée à la paroi du cloaque : le gubernaculum.
Une symétrie hésitante
La plupart des animaux pluricellulaires ont une symétrie bilatérale (de type 2, l’homme par exemple), d’autres une symétrie radiale (l’oursin ou l’étoile de mer). Il semble que les nématodes aient hésité. En effet, leurs organes obéissent à une symétrie de type 2, à l’exception de la bouche et de l’œsophage, disposés comme les branches d’un Y (symétrie de type 3). Au niveau de l’ouverture buccale, les deux types de symétrie se combinent. Ainsi, on observe parfois 3, 6, voire 12 lèvres, chacune d’elles étant souvent subdivisée en 2 ou 3 lobes. L’étude de ces éléments et celle des organes génitaux déterminent en partie la classification de ces animaux.
Possédez-vous des phasmides?
Les phasmidés, de minuscules organes glandulaires et nerveux situés à l’extrémité postérieure du corps, permettent de distinguer les deux principaux groupes de nématodes : les phasmidiens (ou secernentes), d’origine terrestre, et les aphasmidiens (ou adénophores), probablement d’origine marine. Les aphasmidiens provoquent des parasitoses assez peu nombreuses, mais souvent graves : la trichurose, la capillariose ou la trichinose notamment. Les parasitoses à phasmidiens, oxyurose et ascaridiose entre autres, sont souvent mieux tolérées, si l’infestation n’est pas trop abondante. A s l’échelle mondiale, la plus grave des parasitoses à phasmidien est certainement l’onchocercose. Dans les régions tropicales, de nombreux phasmidiens parasites de végétaux dévastent les cultures.