Qu'est-ce que l'eau supercritique
L’eau supercritique
Au-delà d’une température de 374 °C et d’une pression de 220 bars, valeurs qui définissent son point critique, l’eau combine les propriétés des gaz et des liquides1. Elle se comporte comme une espèce de vapeur très dense qui allie une compressibilité importante et une masse volumique élevée, une tension superficielle inexistante et une viscosité très faible. Les liaisons hydrogène subsistent mais ne forment plus un vaste réseau comme dans le liquide habituel.
L’eau supercritique est un milieu très réactif, dans lequel les matières combustibles et l’oxygène entrent en contact intime. Elle dissout merveilleusement bien les composés organiques (plastiques, caoutchouc, hydrocarbures divers) et l’oxygène (ce qui n’est pas le cas de l’eau dans les conditions habituelles), tandis que les composés inorganiques précipitent. Actuellement, la destruction des solvants organiques hautement toxiques comme les PCB (polychlorures de benzène), les effluents de papeterie, les boues d’épandage reste délicate, leur incinération produisant des fumées nocives. Des recherches sont en cours pour les détruire par l’eau supercritique en réalisant une conversion hydrothermale, c’est-à-dire une combustion à froid. L’oxydation complète des déchets ne produirait plus d’effluents toxiques mais uniquement de l’eau, du dioxyde de carbone et des gaz Inertes.
L’eau supercritique casse facilement les liaisons des molécules organiques lourdes en produisant des molécules plus légères. Une firme japonaise étudie prototype utilisant l’eau supercritique à 460 °C et 250 bars pour fabriquer du gazole et de l’essence à partir d’asphalte, composé organique lourd. Les molécules plus légères ainsi obtenues se séparent de l’eau après retour aux conditions normales.
Vidéo : Qu’est-ce que l’eau supercritique
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