Qu'est-ce qu'une eau dure ?
Qu’est-ce qu’une eau dure ?
C’est une eau riche en calcium et en magnésium, deux éléments particulièrement abondants dans l’écorce terrestre. Les eaux naturelles, de pluie exceptées, sont toutes plus ou moins dures, car le gaz carbonique qu’elles contiennent a attaqué les roches. Les sols calcaires et dolomitiques produisent des eaux plus dures que les sols granitiques ou sablonneux.
Le climat intervient également : l’eau sera plus chargée en calcium dans les régions humides que dans les zones arides. L’abondance de gaz carbonique produit par les végétaux lui donne une acidité suffisante pour dissoudre le calcaire.
Dur de se laver lorsque l’eau est dure ! Le calcium et le magnésium empêchent le savon de mousser en précipitant ses composés actifs. Les composés obtenus s’infiltrent dans les tissus auxquels ils donnent une apparence grisâtre ou se déposent sur les parois des baignoires.
Ils sont à l’origine du voile calcaire qui opacifie les verres qui sortent du lave-vaisselle et du tartre qui encombre les bouilloires. Celui-ci se dépose sur les parois des chaudières et les tuyaux des
canalisations dès lors que l’eau atteint une température de 60 °C et perd son gaz carbonique. Le tartre étant un isolant, il faut alors dépenser davantage d’énergie pour chauffer l’eau et les installations perdent de leur efficacité. Pour cette raison, il est recommandé de régler son chauffe-eau entre 55 et 60 °C, et non au-delà.
Les problèmes de tartre sont plus fréquents lorsque l’appareil est installé à grande distance des points de prélèvement. En effet, chaque fois que l’on ferme le robinet d’eau chaude, il en reste une certaine quantité dans les tuyauteries, qui entraîne la formation graduelle de calcaire. Dès lors que le débit diminue, il est indispensable de procéder à un détartrage.
Dans des cas extrêmes, les dépôts se fissurent et l’eau entre directement en contact avec le métal, porté à une température anormalement élevée afin de compenser la baisse de conductivité thermique. Le fer réagit alors chimiquement avec l’eau, ce qui engendre un dégagement d’hydrogène, dont l’accumulation peut entraîner des explosions comme sur les bateaux à vapeur, avant l’utilisation systématique d’eau adoucie.
Comment fonctionne un adoucisseur d’eau ?
Il échange les ions calcium et magnésium des eaux dures contre des ions sodium ou potassium, qui ne forment que des composés solubles.
Un adoucisseur classique comporte un réservoir cylindrique rempli de billes d’une résine spéciale, plastique ou zéolite, chargée en ions sodium. Possédant une seule charge positive, ces derniers sont moins attirés par la résine négative que les ions calcium et magnésium qui en portent deux. Dès que l’eau dure pénètre dans le dispositif, le calcium et le magnésium prennent la place du sodium. L’eau qui quitte la résine est riche en ions sodium, mais a perdu de sa dureté.
Lorsque la résine est saturée en magnésium et calcium, il faut la régénérer. Le sel régénérant, majoritairement du chlorure de sodium, permet de refaire le plein en ions sodium. L’apport doit s’effectuer en grande quantité, de manière à ce que les ions sodium soient suffisamment nombreux pour déloger les ions calcium et magnésium qui sont ensuite éliminés.
Les pastilles de sel retenues par une grille trempent dans une quantité d’eau maintenue constante par un flotteur. L’eau se sature rapidement en sel, est aspirée et traverse les bacs à résine. Un rinçage débarrasse ensuite la résine de sa saumure.
Les billes de résine baignent en permanence dans l’eau et un tel milieu poreux s’avère propice à la prolifération de micro-organismes. Tant que l’eau circule, il n’y a pas de problème, mais après toute absence prolongée l’eau devient stagnante et il convient de procéder à une régénération forcée avant réutilisation du système.
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