L'eau participe-t-elle à l'effet de serre ?
L’eau participe-t-elle à l’effet de serre ?
Oui, la vapeur d’eau est responsable des deux tiers de l’effet de serre. Elle se positionne loin devant le méthane, le protoxyde d’azote (ou gaz hilarant), l’ozone et des composés entièrement artificiels comme les chlorofluorocarbures, les fameux CFC, maintenant interdits, ou leurs substituts : les HFC. Elle supplante même le gaz carbonique, grand spécialiste du genre et pièce maîtresse de l’échiquier climatique.
Mentionné dès 1824 par le mathématicien et physicien grenoblois Jean-Baptiste Fourier, l’effet de serre sera attribué à la vapeur d’eau et au gaz carbonique en 1860, avant de recevoir sa description moderne en 1896, sous l’impulsion du chimiste suédois Svante Arrhenius.
Le sol absorbe une partie de l’énergie solaire. Il émet en retour un rayonnement infrarouge, capté par les gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère, lesquels rayonnent vers le sol, induisant un chauffage additionnel de la surface de notre planète.
La température moyenne sur Terre est supérieure d’une trentaine de degrés à ce qu’elle devrait être compte tenu de son éloignement au Soleil, ce qui a permis l’apparition de la vie. Sans les gaz à effet de serre, la température moyenne à la surface de la Terre ne serait que de -19 °C au lieu de 15 °C.
L’effet de serre imputable à l’eau se fait sentir surtout la nuit, en l’absence de rayonnement solaire direct. L’énergie rayonnée par le sol s’échappe dans l’espace dès lors que l’air est sec et sans nuages. Les nuits fraîches sont de règle dans le désert. Au Sahara, il arrive que la température chute de cinquante degrés la nuit !
Pourquoi ne mentionne-t-on pas plus souvent le rôle de l’eau dans ce réchauffement climatique qui défraie la chronique ? Car l’eau est un composé naturel, dont l’émission n’est pas le fruit d’une activité industrielle, et qui séjourne peu de temps dans l’atmosphère.
Elle est recyclée par les phénomènes climatiques au bout de quelques jours alors que les molécules de méthane ont une durée de vie moyenne d’une dizaine d’années. Le dioxyde de carbone, pour sa part disparaît au bout de 50 à 250 ans et le protoxyde d’azote au bout d’un siècle. Quant à l’hexafluorure de soufre, utilisé pour la détection de fuites et l’isolation électrique, sa durée de rétention est de l’ordre de 50 000 ans.
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