D'où vient le mercure présent dans l'eau ?
D’où vient le mercure présent dans l’eau ?
À côté des rejets industriels, l’exploitation artisanale de gisements aurifères en Amazonie (Brésil et Bolivie) et en Guyane a entraîné d’importants rejets de mercure dans les cours d’eau. Au contact de l’or, le mercure forme un alliage. Lorsque l’orpailleur chauffe cet amalgame à des températures comprises entre 400 et 550 °C, des vapeurs de mercure se forment (le mercure bout à 357 °C), permettant de récupérer l’or qui reste solide.
Théoriquement, un réfrigérant condense les vapeurs de mercure, mais beaucoup d’exploitants font l’économie de ce dispositif si bien que le mercure se répand dans l’atmosphère. Sous sa forme oxydée, il est absorbé par les poussières et finit par retomber dans les cours d’eau. Sous l’action de bactéries spécialisées, les ions de mercure sont transformés en méthylmercure puis fixés par le plancton, consommé par les poissons.
Le mercure qui s’accumule ainsi tout au long de la chaîne alimentaire, du plancton aux poissons herbivores, puis carnivores, se concentre progressivement. En bout de chaîne, sa teneur atteint un million de fois la valeur de départ. Chez l’homme, qui mange les poissons, les molécules de méthylmercure, liposolubles, traversent aisément les membranes biologiques et se fixent sur les protéines à l’intérieur des cellules.
Elles passent dans le sang au niveau du tube digestif et pénètrent dans les globules rouges. Le méthylmercure est transporté jusqu’au cerveau provoquant fatigue et insomnie à faibles doses, troubles oculaires et désordres neurologiques à doses élevées. Les symptômes suivent alors la même séquence fatale : affaiblissement musculaire, perte progressive de la vision, paralysie, coma, mort.
L’intoxication au mercure est appelée maladie de Minamata, du nom d’une ville japonaise dont les habitants, dans les années cinquante, furent atteints de troubles graves, mortels pour les plus vulnérables d’entre eux. La responsable : une usine de matières plastiques, qui rejetait des sels mercuriques, contaminant dans un premier temps les poissons de la baie, puis les populations alentour.
Plus de la moitié des émissions de mercure ont une origine anthropique : incinération des déchets et combustions diverses contribuent à augmenter la teneur des eaux. Dans les lacs canadiens, l’ensemble des espèces piscicoles a dépassé les valeurs jugées limites pour une consommation régulière. Le mercure se promène aussi dans les océans, au Groenland par exemple. Depuis
cinq ans, en Norvège, la viande de baleine est interdite aux femmes enceintes. En France, des recommandations ont été émises pour la consommation de poissons prédateurs provenant de la mer.
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