L'eau et le cosmos : Les planètes aquatiques relèvent-elles de l'utopie ?
Rien n’est moins sûr : Alain Léger et les chercheurs de l’institut d’astrophysique spatiale d’Orsay ont dressé un portrait-robot des planètes-océans, lors de la conférence internationale Toward other Earths, qui s’est tenue en 2003.
Dotées d’une atmosphère, ces exo planètes renfermeraient un noyau métallique de 4 000 km de rayon environ, enrobé d’un manteau rocheux de 3 500 km d’épaisseur, lui-même surmonté d’une couche de glace de 5 000 km. Cette dernière serait entièrement recouverte d’océans dont la profondeur atteindrait une centaine de kilomètres. D’une masse équivalente à six fois la masse de la Terre, pour une taille deux fois plus importante, les planètes aquatiques se situeraient à la même distance de leur étoile que la Terre du Soleil. Elles seraient relativement faciles à détecter, grâce à la variation de lumière causée par leur passage devant une étoile plus froide. La traque des planètes-océans pourrait ainsi figurer au menu du futur projet Eddington de l’European Spatial Agency, l’ESA.
Va-t-on y détecter de la vie ? En dépit de l’atout que constitue la présence d’eau liquide, les obstacles ne manquent pas. A priori, aucune activité volcanique ne pourrait réchauffer des fonds océaniques que 5 000 km de glace séparent de toute source hydrothermale. Et comme aucun continent ne viendrait ralentir leur mouvement, d’énormes cyclones, tirant leur énergie de la vapeur d’eau aspirée au-dessus des océans, déchaîneraient des vagues monstrueuses.