Colibris
Les trochilidés (du grec trokhilos : roitelet) ne se rencontrent que sur le continent américain. Leur centre de distribution géographique se situe dans la ceinture équatoriale sud-américaine, où se concentre plus de la moitié des espèces. A partir de l’équateur, le nombre des espèces diminue rapidement lorsque l’on se dirige vers le nord ou vers le sud. Cinquante-quatre espèces se reproduisent au Costa Rica, 13 aux États-Unis et seulement 4 au Canada.
D’infatigables voyageurs
Bien que la majorité des espèces se trouve dans les forêts tropicales, les trochilidés s’observent également dans les milieux les plus divers dès lors que des fleurs y sont présentes. C’est ainsi que l’on peut voir des colibris à tous les étages de la cordillère des Andes, jusqu’à la limite des neiges éternelles, mais aussi dans le désert de Californie. Les trochilidés comptent parmi les plus petits homéothermes du règne animal. Patagona gigas, le plus grand d’entre eux, fait figure de géant, avec ses 21,6. cm et son poids de 20 grammes, aux côtés du plus petit, Mellisuga helenae, qui vit à Cuba, ne dépasse pas 6,3 cm et pèse moins de 2,5 g. La plupart des espèces ont un poids voisin de 4 grammes.
Ces oiseaux lilliputiens sont capables des plus grapds voyages : certains, comme Colibri thaïassinus ou le colibri d’Anna (Calypte Anna), entreprennent des migrations altitudinales depuis les forêts tropicales jusqu’aux hauts plateaux andins. D’autres, tel le colibri à gorge rubis (Ar- chilocus colubris), traversent le continent américain du Mexique au Canada. Au cours de la migration prénuptiale, l’oiseau règle sa progression sur la floraison de ses fleurs préférées.
Les colibris fréquentent assidûment les fleurs, ce qui conduisit les premiers zoologistes à penser que ces oiseaux se nourrissaient exclusivement de nectar. Pourtant, les colibris en captivité, seulement nourris d’une solution sucrée, dépérissaient et mouraient rapidement. En fait, ils consomment également des insectes, des araignées et autres invertébrés, qui leur fournissent les protéines indispensables. Leur petite taille, jointe à un métabolisme très actif, les oblige à absorber chaque jour jusqu’à l’équivalent de leur propre poids en plusieurs centaines de repas. Ils consacrent donc une part importante de leur activité à visiter les fleurs et peuvent – fait très rare chez les oiseaux – entrer en léthargie pour économiser leur énergie, lorsque la température extérieure devient trop basse.
Une association réussie entre les fleurs et les colibris
Dans l’ouest des États-Unis, 130 espèces de plantes environ présentent des adaptations vis-à-vis des colibris. Ces espèces possèdent en général de grandes fleurs tubulaires horizontales ou pendantes, de couleur rouge ou jaune et rouge. Elles produisent beaucoup de nectar et sont peu parfumées, ne restent ouvertes que durant le jour et ne possèdent pas.de dispositif facilitant l’atterrissage des insectes, abeilles ou papillons : toutes ces caractéristiques rendent a réserver le nectar aux colibris, qui assurent leur pollinisation avec efficacité, grâce à la disposition particulière du pistil et des étamines. En règle générale, une espèce de plante est visitée par plusieurs espèces de colibris, ce qui lui assure une protection contre les fluctuations de population qui affecteraient une espèce de colibri.