Concombres de mer
Comme les autres échinodermes, les holothuries sont organisées suivant une symétrie d’ordre 5 : les rangées de ventouses qui servent aux déplacements, ou ambulacres, sont disposées autour de l’axe du corps, dans le sens de la longueur, comme les sommets d’un pentagone. En général, trois sont ventrales (trivium) et deux sont dorsales (divium). Autour de la bouche, les ventouses sont modifiées en tentacules buccaux dont le nombre est un multiple de 5 et qui servent à l’alimentation. Certaines espèces capturent les particules en suspension dans l’eau avec leurs tentacules légèrement collants, qu’elles déploient dans le courant; l’holothurie absorbe régulièrement sa récolte en introduisant les tentacules dans sa bouche, comme un enfant qui se lèche les doigts. D’autres espèces, les grosses holothuries des récifs coralliens par exemple, écopent le sable avec leurs tentacules, dont l’extrémité est ramifiée en forme de buisson, et absorbent les particules organiques lorsque le sable transite à travers le tube digestif.
Les sexes sont séparés et les gamètes, issus d’une glande génitale simple, sont expulsés par l’orifice génital situé à l’avant de l’animal, près de la bouche. Le sperme est relâché dans l’eau de mer, tandis que les œufs peuvent être retenus par les tentacules buccaux, parfois même, comme chez Cucumaria glacialis, incubés dans des poches formées par des invaginations du tégument et situées à proximité du pore génital femelle.
Lancez les grappins!
Chez les holothuries, le squelette calcaire est réduit à d’innombrables spicules microscopiques de formes variées : boutons, ancres, tourelles, bâtonnets, plaques, souvent perforés ou ornementés, et qui donnent souvent un toucher rugueux aux animaux. La taille, la forme et la disposition de ces spicules servent de critères d’identification et de classement des espèces.
Les holothuries appartenant à l’ordre des apodes n’ont pas de podia (ou pieds) et se déplacent à l’aide de leurs spicules par vagues de contractions musculaires, comme les vers de terre : à chaque contraction, des spicules en forme de grappins accrochent le sédiment, permettant à l’animal de ramener vers l’avant la partie du corps située en arrière de la zone ainsi ancrée, puis sont relancés plus loin lors de la contraction suivante.
Se défendre avec ses tripes
Les holothuries utilisent des moyens de défense variés, parfois spectaculaires. Certaines vivent dans des terriers, où elles se réfugient en cas de menace. Le tégument de nombreuses espèces tropicales contient un poison, l’holothurine, que les pêcheurs des îles de Guam, de Majuro et de Tokara, dans le Pacifique, utilisent pour intoxiquer leurs prises. D’autres espèces, comme Holothuria forskali, européenne, expulsent par leur anus un réseau de fils extrêmement résistants et collants, les tubes de Cuvier, qui s’allongent au contact de l’eau et engluent les prédateurs. D’autres encore rejettent leurs intestins. Si l’holothurie réussit ainsi à s’échapper pendant que le prédateur s’acharne sur son tube digestif, qui contient plus de sable que de matière organique, elle régénérera simplement de nouveaux organes.
Vidéo : Concombres de mer
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