Damans
Damans
Les pattes antérieures à quatre doigts des damans et leurs pattes postérieures à trois orteils, avec un ongle spécial pour la toilette, portent des ongles plats et noirs, comme ceux des éléphants. Comme les éléphants également, les damans ont des incisives supérieures à croissance continue, dirigées vers l’avant, qui forment de courtes «défenses» qu’ils exhibent lorsqu’ils sont menacés. Ils ne possèdent pas de canines.
Les damans sont des herbivores qui ne ruminent pas et broutent en utilisant uniquement leurs molaires : ils mangent sur le côté. Leur cæcum est dédoublé et leur intestin long. Ils sont adaptés aux climats arides et économisent leur eau en concentrant leur urine et en ne transpirant pas. Les deux sexes portent au milieu du dos une surface dépourvue de poils au centre de laquelle s’ouvre une glande dont on ignore la fonction précise, particulièrement développée chez les espèces arboricoles. Chez ces dernières, cet orifice est entouré d’une couronne de poils blancs. La thermorégulation des damans est peu efficace, ce qui les amène à prendre de longs bains de soleil au lever et au coucher du soleil, pour se désengourdir ou emmagasiner de la chaleur. On les observe alors fréquemment en groupe, serrés les uns contre les autres.
Une organisation de type territorial
Les damans des rochers et des savanes vivent en groupes familiaux stables, formés d’une demi-douzaine de femelles adultes apparentées, d’un mâle adulte et de juvéniles des deux sexes. Ces cellules familiales, chacune- occupant un territoire, peuvent se rassembler en colonies. Le mâle repousse les intrus au cours de combats qui peuvent entraîner de sérieuses blessures et délimite son domaine avec son urine concentrée, qui se dépose en cristaux. Ces concrétions entraient jadis dans la confection de certains remèdes indigènes et étaient également utilisées par la pharmacopée européenne. Les jeunes mâles sont expulsés du groupe lorsqu’ils atteignent la maturité sexuelle.
Chez les espèces arboricoles, les mâles émettent la nuit un cri très particulier, qui a probablement un rôle de marquage du territoire. Ces dernières espèces vivent en groupes familiaux plus réduits : de mœurs nocturnes, elles dorment le jour dans les cavités des arbres creux.
Les prédateurs des damans sont, principalement, l’aigle de Verreaux (qui s’en nourrit presque exclusivement), le léopard, le lion, le chacal, la hyène et certains serpents.
Un groupe autrefois florissant
Il y a 40 millions d’années, les hyracoïdes étaient les ongulés les plus nombreux à paître en Afrique et certaines espèces atteignaient la taille d’un tapir. Il y a environ 25 millions d’années, l’expansion des bovidés a repoussé les populations d’hyracoï- des vers les habitats qui n’avaient pas été investis par ces herbivores plus modernes : les arbres et les rochers. Au pliocène, il y a 2 millions d’années, ils étaient encore abondants et diversifiés : on les rencontrait non seulement en Afrique, mais en Europe méridionale et jusqu’en Chine. Actuellement, les damans restent confinés à l’Afrique et au Proche- Orient.