La production de plutonium et le problème de la prolifération
La production de plutonium et le problème de la prolifération
Le fonctionnement normal d’un réacteur conduit, par interaction des neutrons avec l’uranium 238, à la production de plutonium 239. On peut considérer qu’il s’agit d’un « déchet nucléaire », mais c’est un déchet très particulier dans la mesure où ses propriétés nucléaires s’apparentent à celles de l’uranium 235. Il est donc susceptible de fissionner sous l’impact de neutrons, soit dans un réacteur, soit dans une bombe. Cette dernière éventualité avait été exploitée par les militaires américains dès 1945, et les autres pays développés leur ont emboîté le pas dès que la technologie leur a donné accès à des réacteurs nucléaires. Le traité de non-prolifération de l’armement nucléaire n’a pas mis fin au danger potentiel que constitue cette production « naturelle » de plutonium dans les centrales nucléaires. En effet, bien que ce traité ait été massivement ratifié, trois pays (l’Inde, Israël et le Pakistan) ne l’ont pas signé. De plus, parmi les 189 signataires, certains pourraient violer leurs engagements et tenter de se doter de l’arme nucléaire. Le moyen le plus simple d’y parvenir passe par la constitution d’un stock suffisant de plutonium (une dizaine de kilogrammes par bombe). Ce n’est pas une condition suffisante, mais c’est une condition nécessaire. La meilleure parade contre cette éventualité serait de ne plus construire de centrales nucléaires. Notons cependant que ce remède ne serait pas absolu, compte tenu des quantités très importantes de plutonium existant sur la planète, et en particulier dans certains pays de l’ex-URSS. Pour se garantir complètement contre le risque de « fuite » de ce plutonium, il faudrait également détruire les stocks existants. Nous rejoignons ici le problème des déchets nucléaires.
La question des déchets nucléaires
Dans l’état actuel de la technologie, la production de déchets radioactifs est inhérente au fonctionnement des centrales nucléaires. Les matières fissiles qui constituent le combustible doivent être renouvelées de temps à autre, et ce qui constitue leurs « cendres » est en fait un mélange des deux isotopes d’uranium où 235U ne représente plus que 1 %, c’est à dire guère plus que dans le mélange naturel qui en contient 0,7 %. Bien entendu, la radioactivité de ces « cendres » est principalement due à la présence de produits de fission et d’isotopes radioactifs d’éléments lourds. Le devenir de ces déchets représente, à l’heure actuelle, l’un des défis majeurs posés à l’industrie nucléaire.
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