Doryphores
De taille réduite (de 5 à 8 mm) et de forme ramassée, les chrysomèles se caractérisent par leurs couleurs métalliques où prédomine le vert. Leurs tarses, apparemment de quatre articles, en contiennent en réalité cinq (le quatrième est caché dans un élargissement du troisième). Seule une différence dans la structure des tarses distingue certaines espèces des coccinelles. Plusieurs espèces, comme le trop connu doryphore, occasionnent des dégâts aux cultures.
Les donacies aquatiques
Un grand nombre de chrysomèles vivent sur les plantes aquatiques et s’accommodent d’une immersion accidentelle; quelques-unes sont franchement aquatiques. Elles appartiennent essentiellement aux genres Haemoniaet Donacia, bien représentés en Europe. Les larves vivent dans les eaux stagnantes, où elles consomment les racines et les tiges des plantes aquatiques. Si les Donacia adultes, au corps allongé (caractère inhabituel chez les insectes de cette famille), vivent hors de l’eau, les Haemonia sont aquatiques à tous les stades : les larves pompent l’air contenu dans les tissus des végétaux, certaines pouvant même se satisfaire d’une respiration cutanée lorsque l’eau est riche en oxygène. La nymphose se fait dans une coque résistante contenant un morceau de racine entamé.
Discrétion et dissuasion
De nombreuses larves de chrysomélidés, qui se nourrissent sur les végétaux durant la journée, peuvent se défendre contre les prédateurs. Certaines sont vivement colorées et exsudent des sécrétions qui éloignent leurs éventuels agresseurs. D’autres se dissimulent derrière leurs excréments, qui forment parfois un fourreau élaboré et constamment agrandi.
Un grand nombre de chrysomélidés vivant sur le feuillage se confondent avec leur support à l’état adulte. Les cassides notamment, très plates, sont particulièrement difficiles à repérer.
Élégant mais redoutable
Originaire d’Amérique du Nord, où il se développe sur diverses solanées, le doryphore (Leptinotarsa decemlineata) a été introduit accidentellement en Europe en 1874, atteignant la France en 1922. A l’état adulte, ce chrysomélidé d’à peine 1 centimètre se reconnaît aux dix lignes noires qui ornent ses élytres jaunes ; le thorax, orange, est ponctué de noir. Le doryphore, maintenant répandu presque partout dans le monde, cause d’importants dommages aux cultures de pommes de terre, dont ses larves dévorent le feuillage. Chaque femelle, qui peut vivre deux ans, est capable de pondre plus de 2 000 œufs.
La prolifération des larves rouges a d’abord été combattue avec des produits toxiques, mais, pour éviter les effets secondaires néfastes de ceux-ci, on préfère utiliser désormais les prédateurs naturels du doryphore. La pomme de terre n’est pas la seule solanée attaquée par cet insecte : il prolifère également sur le tabac, la belladone, etc…