Galéopithèques
Galéopithèques
Les noms que les galéopithèques ont successivement portés rendent compte des difficultés de classification les concernant. Appelés «lémures volants», ils ont été rangés à proximité des primates, puis considérés comme des cousins des chauves-souris ; la forme relativement allongée de leur museau et le manque d’informations sur leur véritable mode d’alimentation leur ont valu les noms de galéoptère («belette ailée»), de galéopi- thèque («belette-singe»), et enfin de cynocéphale («tête de chien»). Ce dernier nom est resté à tort d’usage courant, bien qu’il serve également, et depuis longtemps, à désigner une variété de babouin. En effet, une règle de la nomenclature zoologique veut que, quand on découvre qu’un même nom a été donné à des espèces différentes, seule l’espèce qui a été désignée la première par ce nom puisse le conserver. A l’heure actuelle, les dermoptères sont considérés comme un rameau primitif des mammifères, dont l’isolement remonterait au paléocène.
Une couverture parachute
La grande particularité des dermoptères est leur patagium, attaché au cou et sur les flancs, qui s’étend jusqu’à l’extrémité des doigts griffus et de la queue. Durant la journée, quand l’animal est au repos, suspendu à une branche, les pieds et les mains rapprochés les uns des autres, la tête dressée, il paraît enveloppé dans une couverture, dont la couleur brune parsemée de taches blanches imite les plaques de lichen sur l’écorce des troncs.
Dans cette position, la membrane caudale forme une poche située au-dessous de l’orifice anal; pour vider leur intestin, les dermoptères élèvent leur queue verticalement sur leur dos : ils évitent ainsi de souiller leur fourrure. Ils défèquent relativement rarement, mais expulsent alors une grande quantité d’excréments. Ils sont strictement végétariens et se nourrissent la nuit de fruits, de bourgeons et de feuilles, qu’ils saisissent et portent à leur bouche avec leurs mains. Leurs incisives et leurs canines inférieures sont inclinées vers l’extérieur et dentelées, elles servent à déchirer la nourriture et peut-être à l’entretien de la fourrure. La gestation dure environ deux mois. La femelle abrite son unique petit, qui naît nu et peu développé, dans les replis de son patagium; il tète, solidement accroché à l’une des deux mamelles maternelles, et reste agrippé à la fourrure quand sa mère se déplace. Dans certaines régions, les dermoptères sont chassés pour leur chair; ils ont tendance à emprunter les mêmes voies lors de leurs déplacements, ce qui facilite les embuscades. Malheureusement, comme la plupart des animaux des forêts tropicales, ils sont menacés par la disparition rapide de leur milieu.