Phylloxéra
La famille des phylloxéridés regroupe des homoptères aphidiens, aux antennes brèves et dont l’abdomen est dépourvu de cornicules. Au repos, les formes ailées tiennent leurs ailes à plat, en ciseaux. Elles sont dépourvues de rostre. Les individus sans ailes ont un corps en forme de poire.
Un fléau venu de l’Ouest
Tout comme le doryphore – coléoptère ravageur des cultures de pommes de terre , le phylloxéra de la vigne (Viteus vitifolii) est originaire d’Amérique, où il se développait sur la vigne sauvage. Le phylloxéra effectue un cycle de croissance complexe à quatre formes. Les femelles fondatrices donnent naissance à des formes aptères qui vivent dans les galles. En fin d’été apparaissent des femelles hivernantes, également dépourvues d’ailes, qui se reproduisent par parthénogenèse. Certaines formes vivant dans les racines donnent naissance à des individus ailés, qui donneront des formes sexuées. Celles-ci pondent en hiver sur les parties aériennes de la vigne.
Apparu en France en 1861, le phylloxéra a dévasté le vignoble méditerranéen. Il se multipliait indéfiniment dans les racines, par parthénogenèse. Ses dégâts furent d’autant plus considérables que des micro-organismes s’installaient dans les parties infectées et accéléraient le pourrissement des racines. C’est en greffant des plants de vigne européenne sur des ceps américains – dont les racines sont naturellement résistantes au parasite – ou en créant des hybrides de vignes françaises et américaines que l’on réussit à stopper l’invasion.
Des cigales miniatures
Les psylloïdes, ou psylles, évoquent de minuscules cigales aptes au saut. Ils se distinguent des cicadelles, auxquelles ils ressemblent aussi, par leurs antennes beaucoup plus développées, implantées sur une tête large pourvue de gros yeux latéraux et de trois ocelles. Leurs tarses ont deux segments et les ailes antérieures sont assez rigides. Mille cinq cents espèces à répartition mondiale sont rangées dans trois familles : triozidés, psyllidés et liviidés. Tous ces insectes s’attaquent à des plantes, les cryptogames exceptés.
Si la plupart ont une activité libre, d’autres vivent à l’intérieur des déformations du feuillage qu’ils occasionnent en le piquant, quelques-uns provoquant même des galles, comme Livia juncorum sur le jonc. Dans nos régions, l’hivernage se fait à l’état adulte, comme chez le psylle du poirier (Psylla pyricola), de larve ou d’œuf.
Les larves sont plates et souvent grégaires; elles produisent des cires’ et des miellats en abondance. Les femelles pondent généralement leurs œufs le long d’un pédoncule ; ils sont groupés en paquets, comme chez P. mali, ou en longues files (P. pyricola). Les larves, recouvertes de cire laineuse ou de substances poisseuses, peuvent sécréter une sorte de sac pour stocker leur miellat, ce qui leur évite de souiller les feuilles où elles se tiennent.
Les mouches blanches
Les aleurodes sont de petites «mouches blanches» de 1 à 3 millimètres de long, qui prospèrent surtout dans les sous-bois des régions tropicales. Ces homoptères aux ailes bien développées et à l’apex arrondi ont des yeux en forme de mûres. Les larves, d’abord mobiles, se fixent à leur support par leurs pièces buccales. Les adultes se tiennent sur la face inférieure des feuilles; certaines espèces sont vectrices de viroses du cotonnier ou du manioc.