Poissons-coffres
En dépit de leurs formes les plus variées, qui leur ont valu les noms d’arbalétriers, poissons-coffres, poissons-globes, poissons porcs-épics et poissons-lunes, les tétraodontiformes se ressemblent surtout par leur squelette rudimentaire (de nombreux os manquent) et peu ossifié.
La bouche, de petite taille, est garnie de dents peu nombreuses ‘ou de plaques dentaires résultant de la soudure des dents. Les orifices branchiaux sont minuscules, les nageoires pelviennes souvent absentes ou réduites à une seule épine. Les écailles sont modifiées en épines, plaques ou boucliers. La plupart se nourrissent de crustacés, de mollusques ou bien broutent les coraux. Des 330 espèces connues, réparties en huit familles, qui vivent pour la plupart dans les mers tropicales et souvent autour des récifs coralliens, plus de 250 appartiennent aux balistidés et aux tétraodontidés.
L’art de la résistance passive
Dans la vie au jour le jour des poissons, la survie tient davantage à l’aptitude à échapper aux ennemis qu’à la capacité de trouver sa nourriture. Dans cette lutte quotidienne, les uns favorisent la fuite, les autres, à l’instar des chevaliers du Moyen Age et de leur lourde armure, se fient à des méthodes passives, souvent utilisées simultanément.
L’arbalétrier, ou baliste (famille des balistidés), dont la tête et le corps sont recouverts d’écailles épaisses, a une arme meurtrière, la première épine de la dorsale, qu’il peut dresser et bloquer; il peut aussi augmenter sa taille en redressant sa ceinture pelvienne et sa chair est vénéneuse. On comprend que, muni de telles armes défensives, il manifeste sa présence par des colorations dissuasives caractéristiques.
Les poissons-coffres (ostraciidés) sont protégés par une armure qui ne laisse de mouvement qu’aux lèvres, nécessaires pour se nourrir et faire entrer l’eau pour la respiration branchiale, et aux nageoires pectorales et caudale qui assurent la locomotion. Une autre arme consiste, pour certains d’entre eux, à émettre dans l’eau une toxine, sécrétée par la peau et capable de tuer les autres poissons.
Une chair empoisonnée ou nauséabonde
Poissons-globes (tétraodontidés) et poissons porcs-épics (diodontidés), qui ont aussi une chair toxique, possèdent un diverticule gastrique qu’ils gonflent d’eau en cas de danger. Cela entraîne l’érection des épines portées par les écailles et les transforme en boules hérissées de piquants. Si l’on cherche à sortir de l’eau un de ces poissons, il avale de l’air. Remis dans l’eau, il lui faut quelque temps pour se dégonfler. Certains poissons-globes s’aventurent en eaux saumâtres, et même en eau douce.
Quant au poisson- lune (molidés), poisson pélagique qui semble avoir été tronqué en arrière de la nageoire dorsale et de l’anale, il doit sans doute son invulnérabilité à son corps couvert de plaques et à sa chair nauséabonde et probablement toxique, mais aussi à sa taille : les plus gros individus atteignent 3 mètres de diamètre, et peuvent peser jusqu’à 2 tonnes.
Vidéo : Poissons-coffres
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