Tarpons
Les élopiformes, par un grand nombre de caractères, disputent aux ostéoglossi- formes le rang de téléostéens les plus primitifs : les nageoires pelviennes sont très postérieures, les écailles cycloïdes, les rayons des nageoires mous. La plupart possèdent entre les mandibules une plaque gulaire fortement ossifiée. La vessie gazeuse, bien vascularisée, leur permet de suppléer au besoin la respiration branchiale.
Les tarpons
Les tarpons se reconnaissent à leur corps, comprimé et recouvert de grandes écailles et au long filament qui prolonge le dernier rayon de la nageoire dorsale ; leur bouche oblique s’ouvre vers le haut. Ces redoutables prédateurs aux dents aiguisées font de fréquentes incursions en eau douce. Ils se nourrissent essentiellement de poissons qui se déplacent en bancs, comme les sardines, les anchois et les mulets.
Ils font fréquemment des sauts hors de l’eau et l’on pense que ce comportement est lié à la nécessité de renouveler l’air de la vessie gazeuse. De la ponte, qui a lieu en haute mer, naissent des larves leptocéphales transparentes ; leur nageoire caudale exceptée, elles ressemblent aux larves d’anguilles et subissent une métamorphose avant de gagner les lagunes d’eau saumâtre où elles passent leur premier hiver à se nourrir de crustacés minuscules et de petits poissons. Leur croissance est rapide. L’espèce atlantique atteint 30 centimètres à un an et 1,20 m à trois ans, âge de la maturité sexuelle. Sa chair, grasse et de qualité médiocre, est consommée fraîche ou fumée. Ses écailles (5 cm de diamètre) sont utilisées en joaillerie.
Les élops
On connaît cinq ou six espèces d’élops, toutes des régions tropicales ou tempérées chaudes; ils dépassent rarement 50 à 60 centimètres. Le corps relativement cylindrique est couvert de très petites écailles argentées, la bouche est terminale. Ils se déplacent le long des côtes et pénètrent parfois en eau saumâtre ou en eau douce. Les pêcheurs apprécient leur combativité, mais non leur chair coriace et peu savoureuse.
Les poissons-bananes
On appelle poissons-bananes au moins deux espèces dont la plus commune, d’un mètre environ, est présente dans presque toutes les mers tropicales. La bouche est ventrale, la nageoire caudale fortement fourchue. Les mâchoires sont dépourvues de dents, mais le plancher et le plafond buccal sont recouverts de dents molariformes qui lui permettent d’écraser les crustacés et mollusques qu’il débusque sur les fonds de vase.
Il a l’habitude de rechercher sa nourriture en eau si peu profonde que l’on voit ses nageoires dorsale et caudale pointer au-dessus de la surface. Sa larve leptocéphale perd plus de la moitié de sa longueur pendant la métamorphose. Alors que les jeunes se déplacent souvent en bancs, les adultes sont plus ou moins solitaires. Leur chair est si truffée d’arêtes qu’ils ne sont pas consommés, mais leur vigueur les désigne comme proie des pécheurs sportifs.