Le tigre
Description
Le tigre est le plus grand des félins. Sa face est courte et ses oreilles sont petites et arrondies. Ses pattes arrière sont plus longues que les antérieures, ce qui constitue une adaptation au saut. C’est un animal puissamment musclé.
Il est le seul grand félin à porter des rayures, qui constituent un bon camouflage pour la vie sous le couvert forestier ; elles sont noires et forment des bandes transversales sur l’ensemble du corps. Le fond du pelage pour le dos varie de l’orange au rougeâtre ; le ventre, l’extrémité du museau et le tour des yeux sont blanc crème. Larrière des oreilles est noir avec une tache blanche. La queue est longue et également rayée. Une collerette de poils encadre la tête. La couleur du pelage, le dessin des rayures et la longueur du poil varient avec l’origine géographique.
Mensurations. Longueur tête plus corps : 140 à 280 cm ; queue : 60 à 95 cm ; poids : mâle : 200 à 270 kg ; femelle : 125 à 160 kg. Le tigre de Sibérie est le plus gros de l’espèce et peut peser jusqu’à 384 kg. Nouveau-né : 1 100 g à 1 800 g.
Longévité. Les tigres vivent environ 15 ans dans la nature et jusqu’à 20 ans en captivité.
Locomotion
Les tigres sont de bons coureurs, même s’ils ne poursuivent pas longtemps leurs proies, et surtout d’excellents nageurs. Ils sont capables de traverser des présence de l’eau leur est d’ailleurs indispensable.
Activité
Les tigres chassent entre le crépuscule et l’aube. Ils dorment dans la journée mais il arrive que les femelles allaitantes chassent en journée.
Chasse et alimentation
Les tigres se nourrissent de toutes les grosses proies qu’ils peuvent capturer : des cervidés, des suidés, des gaurs, des buffles, mais également des lièvres, des lynx et des blaireau(en Sibérie pour ces trois s²derniers’). Ils pèchent également des poissons et des crustacés. Le régime varie selon la région où se trouve l’animal. Les tigres tuent volontiers du bétail et attaquent l’homme assez fréquemment. Ce sont de bons coureurs mais ils
chassent plutôt à l’affût et à l’approche. Le tigre parcourt de grandes distances à la recherche d’une proie ; lorsqu’elle est repérée, il la piste et reste à couvert le plus longtemps possible, camouflé par la végétation grâce à son pelage rayé ; arrivé à 10 ou 20 m de sa victime, il se jette sur elle. Lattaque se fait le plus souvent sur la croupe.
Le tigre fait tomber sa proie et la met à mort, soit en la mordant à la nuque soit en l’étouffant. Il la tire ensuite à l’abri et commence par la croupe, puis l’éviscère et continue son repas. Le tigre peut manger une grande quantité de viande en un seul repas et les petits animaux sont dévorés tout de suite.
Les grandes proies servent de nourriture pendant quelques jours, le tigre mangeant et dormant successivement. Ses besoins en viande sont en moyenne de 9 kg par jour. Il boit souvent et ne peut pas se passer d’eau.
Prédateurs
Aucun, sauf l’homme. Les petits pèuvent parfois être tués par des hyènes ou des canidés sauvages.
Comportement social
Les tigres sont solitaires, mais il semble que les individus se tolèrent assez bien. En effet, on peut rencontrer des groupes, généralement constitués d’une femelle et de son jeune, mais parfois également d’un mâle et d’une femelle.
En captivité, des groupes ont également pu être maintenus, ce qui montre une grande tolérance sociale. Mais, dans la nature, ils vivent dans un milieu relativement clos avec des proies disséminées et la chasse solitaire est plus bénéfique qu’en coopération. La taille du territoire varie, selon la quantité de proies disponibles, de 16 à 1 000 km2. Les domaines des femelles peuvent se chevaucher ; ils correspondent à la zone d’élevage des petits. Ceux des mâles sont plus grands et recouvrent ceux de plusieurs femelles. Les tigres marquent leur territoire à l’aide de fèces et d’urine et de griffures sur les troncs. Ces marques, qu’ils rafraîchissent régulièrement, sont là pour signaler leur présence et éviter les affrontements, mais il y a tout de même parfois des combats.
Reproduction
Le territoire d’un mâle 84 englobe celui de plusieurs femelles avec lesquelles il pourra s’accoupler et dont il assurera la sécurité et celle des jeunes. Il veillera aussi à l’absence de concurrence pour la nourriture en empêchant l’intrusion de congénères sur le territoire. Laccouplement se fait en toute saison, surtout dans les zones tropicales, mais le plus souvent de novembre à avril. Dans les régions les plus nordiques, la période de reproduction est limitée à l’hiver. La femelle est réceptive pendant une courte période de quelques jours et l’accouplement peut avoir lieu jusqu’à 100 fois en 2 jours. La gestation dure en général 104 à 106 jours, les portées sont constituées de 1 ou 3 petits. La femelle élève seule ses jeunes. Les jeunes tigres ouvrent les yeux entre 1 et 17 jours. Ils sont allaités 6 mois et commencent à au bout d’environ 2 à 3 mois ; alors la mère emmène ses petits jusqu’aux carcasses de ses proies. À 1 an, les jeunes tigres commencent à s’éloigner de leur mère mais ne sont pas encore totalement capables de chasser seul. Vers 18 mois, ils tuent eux-mêmes leur gibier mais continuent d’utiliser le territoire maternel. En général, ils sont réellement indépendants entre 18 et 30 mois. La maturité sexuelle est atteinte vers l’âge de 3 à 4 ans.
Répartition
Les tigres se rencontrent dans des habitats variés et sous des climats différents à condition que le couvert végétal soit suffisant et que l’eau y soit présente en permanence. On les trouve dans la taïga, les forêts tropicales ou sèches, les mangroves. Les tigres existent au Bangladesh, au Bhutan, au Cambodge, en Chine, en Corée du Nord (population peut-être éteinte), en Inde, en Indonésie (à Sumatra), au Laos, en Malaisie, en Birmanie, au Népal, en Russie, en Thaïlande et au Viêt-nam.
Statut
Le tigre est une espèce en danger, avec probablement pas plus de 2 500 adultes dans la nature. Trois sous- espèces (les tigres de la mer Caspienne, de Bali et de Java) se sont éteintes depuis les années 50.
l’Asie, puis sa distribution s’est réduite, ses exigences en grosses proies et en zones forestières devenant de plus en plus difficiles à contenter. Enfin, les attaques de tigres en Inde ont fait un certain nombre de victimes. Lorsqu’un tigre tue un homme pour la première fois, il risque en effet de recommencer car l’homme est une proie facile et le fauve devient alors un « mangeur d’hommes » : il s’agit parfois de tigres blessés qui ne peuvent plus chasser. Afin d’éviter cela, les autorités indiennes ont mis sur pied un stratagème : dans les zones fréquentées par des tigres, les gardes installent des mannequins habillés en villageois et imprégnés d’odeur humaine et qui délivrent une décharge électrique en cas d’attaque. On espère que ce système dissuadera ensuite les tigres d’attaquer les humains.
Historique
On estime qu’il existait au début du siècle entre 40 et 50 000 tigres uniquement en Inde. Leur nombre est tombé dans ce pays à moins de 1 000 à la fin des années 60. La destruction de leur habitat et l’accroissement de la population humaine ne peuvent pas à eux seuls expliquer cette baisse fulgurante d’effectif. En fait, pendant plus de deux siècles, les maharajahs et les gouverneurs anglais se sont adonnés à des chasses sportives qui tournèrent plutôt au massacre pur et simple. Lun d’eux se vantait ainsi d’avoir tué 616 tigres dans sa vie, un autre 170 en 36 ans ; on a attribué jusqu’à 1 000 tigres tués au colonel Kesari Singh, chef du Département de la chasse des États de Gwalior et de Jaipur et 800 au maharajah Madho Rao de Gwalior. Différents lords anglais affichèrent également avec fierté leur tableau de chasse. En outre, les populations locales piégèrent les tigres pour défendre leurs troupeaux ou pour vendre des fourrures.
En 1969, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) alerta l’opinion et Indira Gandhi, alors Premier ministre de l’Inde, mit sur pied avec l’aide du WWF et du Smithsonian Institute de Washington, le Tiger Project qui débuta en 1972. La chasse fut dès lors totalement interdite. Les parcs nationaux de Corbett et de Dudhawa furent les premiers à protéger le tigre, suivis tout d’abord par 9 puis 15 autres réserves. En Chine, les tigres sont victimes tout particulièrement de l’utilisation de leurs os dans la médecine chinoise.
Partout, ils ont à souffrir du braconnage par les propriétaires de bétail et de la chasse pour leur fourrure. En Russie, leur nombre était estimé entre 150 et 200 en 1994, alors qu’il y en avait encore entre 250 et 430 au milieu des années 80. Les mesures de protection devraient actuellement freiner ce déclin. Les tigres russes appartiennent à la sous-espèce altaïca, dont il ne doit pas rester plus de 250 spécimens à l’heure actuelle, s’il en survit encore en Chine et en Corée du Nord. La sous-espèce du sud de la Chine serait représentée par moins de 50 individus.
À Sumatra, il ne doit pas subsister plus de 250 adultes. La vaste répartition du tigre, tropicales et des régions froides, peut faire penser que c’est un animal qui s’adapte à tous les milieux. En fait, il est hautement spécialisé et exige des conditions écologiques très spécifiques. Le tigre se trouvait autrefois dans toute l’Asie, puis sa distribution s’est réduite, ses exigences en grosses proies et en zones forestières devenant de plus en plus difficiles à contenter. Enfin, les attaques de tigres en Inde ont fait un certain nombre de victimes. Lorsqu’un tigre tue un homme pour la première fois, il risque en effet de recommencer car l’homme est une proie facile et le fauve devient alors un « mangeur d’hommes » : il s’agit parfois de tigres blessés qui ne peuvent plus chasser. Afin d’éviter cela, les autorités indiennes ont mis sur pied un stratagème : dans les zones fréquentées par des tigres, les gardes installent des mannequins habillés en villageois et imprégnés d’odeur humaine et qui délivrent une décharge électrique en cas d’attaque. On espère que ce système dissuadera ensuite les tigres d’attaquer les humains.
Vidéo : Le tigre
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