Brésil (Mato Grosso):Pantanal
Le Pantanal est un vaste marécage de 230 000 km2, situé au centre de l’Amérique du Sud, à cheval sur trois pays, le Brésil, la Bolivie et le Paraguay. Situé entre 100 et 200 m au-dessus du niveau de la mer, il est enserré entre la Serra de Maracaju à l’est, la Serra da Bodoquena au sud, le Chaco paraguayen et bolivien (steppes) à l’ouest, la Chapada dos Parecis au nord, et la Serra do Roncador au nord-est. 
Les eaux de pluie y ruissellent des hautes terres pour former le Paraguay et ses affluents. C’est certainement l’un des meilleurs endroits pour observer la faune d’Amérique latine, car le milieu y est assez ouvert. Appelée Terra de Ninguem, ou « terre de personne », c’est une région très peu peuplée, où aucune ville n’est construite. Le Pantanal est inondé pendant la saison des pluies, d’octobre à mars, ce qui crée des cordïlheiras, îlots de terre sèche sur lesquels se réfugient les animaux. Les eaux sont au plus haut en janvier et février et commencent à se retirer en mars.
La région du Pantanal est traversée par une seule route, la Transpantaneira, qui conduit de Poconé à Porto Jofre, voie pratiquable en voiture tout-terrain à la saison sèche. De chaque côté de la route s’étend la zone protégée pour la conservation de la faune et de la flore. Ailleurs, la terre appartient aux fazendeiros qui braconnent et pratiquent la culture sur brûlis.
Les 145 km de route constituent un bon site d’observation. Ici vit une faune typique de la forêt tropicale d’Amérique du Sud, notamment un curieux fourmilier arboricole, le tamandua, ainsi que le plus gros rongeur qui existe, le capybara (ou cabiaï), qui passe sa journée dans l’eau et sort la nuit pour brouter toutes sortes de plantes, aquatiques ou non. Les jaguars du Pantanal chassent aussi bien les tortues, les caïmans et les poissons que les pécaris et les tapirs. Bien nourris, ils sont deux fois plus gros que ceux d’Amérique centrale.
I a faune est constituée de pumas, d’ocelots, de jaguarondis, de renards • crabicrs, de fourmiliers, de tatous, de tapirs, de buffles, de zébus et de singes, parmi lesquels des singes hurleurs noirs et des oustitis. Les mammifères adaptés au milieu aquatique se rencontrent dans le Pantanal, comme la loutre géante du Brésil ou le cerf des marais. Parmi les 658 espèces d’oiseaux qui peuplent la région, le plus caractéristique est le jabiru, grand échassier dont l’envergure atteint 3 m. On y rencontre également des perroquets, des aras, des toucans, des martins- pêcheurs, des aigrettes, des ibis, des spatules et des lierons. Parmi les reptiles, on peut citer le caïman, appelé jacaré par les Brésiliens,lesiguanes et de nombreux serpents, dont l’immense anaconda. Au moment où elles nichent, les aigrettes couvrent les arbres de milliers de taches blanches. Les piranhas peuplent les rivières qui hébergent plus de 230 espèces de poissons. Lun des plus étonnants est le dipneuste Lepidosiren, poisson pulmoné capable de survivre à un assèchement total.Parmi les végétaux très divers du Pantanal, on trouve un arbre appelé ipé, de nombreuses orchidées, des jacinthes d’eau et des palmiers.
Observation
Il faut partir lors de la saison sèche, entre avril et octobre, le meilleur moment étant de mi-juillet à mi-septembre. Les jaguars dorment le plus souvent près de l’eau et c’est tôt le matin qu’on a des chances d’en apercevoir un au repos le long des berges. Lobservation des animaux peut se faire en voiture sur la Transpantaneira. La faune est abondante sur les prairies situées à 10- 20 km de Porto Jofre. Lidéal est de partir de Cuiabâ, très tôt, vers 4 heures du matin pour arriver à Poconé au lever du soleil et passer la journée sur la route jusqu’à Porto Jofre.
Le meilleur moyen reste tout de même le bateau, les jaguars étant surtout visibles aux abords des cours d’eau. On peut en louer à différents endroits du Pantanal. Il faut partir très tôt le matin, avant le lever du soleil, afin d’apercevoir des jaguars dormant sur une branche surplombant une rivière ou arpentant les rives. Il n’est pas rare de tomber sur des empreintes ou des restes de repas. Ici, les proies sont en effet abondantes et il est courant que les jaguars abandonnent des carcasses à moitié dévorées. On peut prendre un guide, mais dans ce cas il faut vérifier qu’il appartienne bien à l’Association des guides et le rencontrer avant de partir.
Il est impératif de se munir d’une paire de jumelles ou de longues-vues.
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