Ce que disent les empreintes digitales: le mystère des dermatoglyphes
Le mystère des dermatoglyphes
Les lignes de la main et des doigts, que les scientifiques dénomment ensemble dermatoglyphes (mot forgé par Harold Cummins vers 1920), fascinent les chercheurs et les naturalistes depuis l’Antiquité, sans doute, et plus sérieusement depuis Govard Bidloo, médecin de William III d’Angleterre, et Marcello Malpighi, ce qui n’est pas récent, convenons-en. On trouve dans certains ouvrages de cette époque des descriptions d’empreintes digitales étourdissantes, et les gravures qui les accompagnent ont la précision de la peinture hyperréaliste.
Bien sûr, si ces lignes ne jouent pas un grand rôle dans notre vie, elles ont l’outrecuidance d’être à chaque seconde sous nos yeux, il est donc bien normal que certains se soient très tôt posé des questions à leur propos.
D’abord, qui n’en a pas ? Ah, mais, il y a des gens qui n’en ont pas. Doigts et mains lisses : cela existe, il y a une ou deux familles, dans le monde des lignées au sens des biologistes , dont les rejetons n’ont pas d’empreintes digitales. Pas du tout. Anomalie génétique rare, « caractère dominant autosomique » disent les cours de médecine. Il y a des gens qui n’en ont pas, mais aussi, il y a des marsupiaux qui en ont, le koala, par exemple, a les mêmes empreintes que nous. Et puis les singes, bien entendu, ont des empreintes sur les doigts, plus une au bout de la queue. Songerait-on à y voir des traits de caractère, des déséquilibres de la personnalité, un avenir radieux ? Monsieur Koala : malheureux au jeu, heureux en amour !
À chaque fois, ni tout à fait les mêmes, ni tout à fait autres, ces empreintes sont un peu différentes quoique semblables, elles affichent certaines constantes. Ainsi, c’est une idée fausse que de croire que nous avons tous des empreintes très différentes. Chez les humains, et chez tous les animaux qui partagent ce trait avec nous, 60 % des doigts ont une empreinte en forme de boucle repliée sur elle-même, 30 % ont une empreinte en forme de spirale, ou d enroulement, et 5 % ont une empreinte en forme d’arche.
L’empreinte en forme d’arche est d’ailleurs davantage observée sur les doigts de pied. Les 5 % restants correspondent à des empreintes de forme plus chantournée, présentant des structures en boucles multiples. Les doigts anormaux portent des empreintes dont la forme présente un lien avec la malformation correspondante du doigt.
En règle générale, plus les méandres sont compliqués, plus l’empreinte est rare, mais il ne semble guère y avoir de limites au nombre de spirales et boucles dans ce qu’on appelle le « cœur » des empreintes (c’est-à-dire la région plus ou moins au centre de la pulpe des doigts, où les lignes se tordent un peu dans tous les sens). Ces empreintes compliquées sont fort jolies, parfois si rares qu’on attribuait, dans le folklore, des caractères particuliers à ceux qui les portaient. Par exemple de la persévérance ou de l’honnêteté, ou bien une simple aptitude physique comme d’avoir les mains robustes, ou bien encore des propriétés purement matérielles : si vous avez une boucle, alors c’est que vous êtes pauvre, dixit une croyance populaire chinoise. La rareté donne à ces empreintes un statut particulier de curiosités, mais en fait, 95 % des doigts tombent dans les trois catégories principales – boucle, spirale, arche. Une catégorie sœur de l’arche est la tente : c’est une arche avec une sorte de piquet.
En principe, vous devriez déjà avoir regardé sur vos doigts pour découvrir dans quelle catégorie tombent les vôtres. Personnellement, j’ai un peu de tout, mais des arches seulement sur un doigt de pied (le petit doigt).
Vidéo : Ce que disent les empreintes digitales: le mystère des dermatoglyphes
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Ce que disent les empreintes digitales: le mystère des dermatoglyphes