Les invertébrés
Les différents invertébrés
À l’aube du Primaire, il y a 5 à 600 millions d’années, la très riche faune du Cambrien comprend déjà les grands groupes des Métazoaires Invertébrés ; ils sont tous marins ou du moins aquatiques. Les premiers animaux pluricellulaires comprennent deux grands groupes : Les Spongiaires ou éponges marines, et les Cnidaires ou Coelentérés sont les premiers et les plus simples animaux pluricellulaires. Ils n’ont ni carapace ni squelette. Transition entre le végétal et l’animal, les Spongiaires sont fixés sur les rochers des fonds marins. Les Cnidaires ont un cycle biologique qui comprend une période végétale (polype fixé sur fond sous-marin) et une période de type animal (méduse qui nage librement). Spongiaires et Cnidaires furent d’ailleurs d’abord classés parmi les plantes et dénommés « apathiques » par Lamarck. Les Spongiaires existent sous toutes les latitudes, sous tous les climats, à toutes les profondeurs. Ils donnent aux parois rocheuses sous-marines leurs riches couleurs allant du rouge vermillon au jaune, au bleu, au noir.
Ils ne possèdent pas d’éléments nerveux vraiment définis. L’éponge n’est pourtant pas un vulgaire morceau de substance genre plastique ; elle a un fonctionnement déjà complexe où l’on peut reconnaître des débuts de système nerveux. La stimulation des cellules épithéliales ne produit de réponse que dans les éléments contractiles adjacents. Des rapports existent entre des catégories cellulaires ; d’autres mettent en jeu la diffusion à distance de molécules servant de signal à la façon du système hormonal. Si on coupe l’éponge en morceaux, ces morceaux même mélangés se rassemblent et s’organisent ; l’expérience de Wilson est souvent citée : après passage des cellules d’une éponge à travers un filtre, elle est capable de renaître… Les Cnidaires ou Cœlentérés1 apparaissent après les Spongiaires sur les rives océaniques. Ils vivent en colonies d’individus liés les uns aux autres. Leur cycle de vie est caractérisé par l’alternance des générations : Le polype cylindré bordé de tentacules passe l’hiver au fond de la mer fixéau sol ou sur les végétaux. Au printemps, il donne naissance par bourgeonnement à des méduses qui se déplacent librement, en pleine mer grâce aux contractions de leur ombrelle musculaire. Ils ont un système nerveux plus complexe que celui des Spongiaires, ils réagissent aux stimuli. La cellule nerveuse apparaît pour la première fois ; elle se différencie de la cellule musculaire. Plus que les Spongiaires, les Coelentérés possèdent une musculature leur permettant d’effectuer des mouvements rapides et coordonnés. L’hydre – appelée ainsi parce qu’elle peut, comme le monstre mythique, faire pousser sur son flanc une nouvelle tête ou de nouveaux individus – et l’anémone de mer ont des tentacules qui s’agitent autour de leur orifice buccal ; elles se mettent en boule quand elles sont touchées, happent les petits organismes qui passent à leur portée et les poussent vers la bouche.
Les mouvements ne sont pas faits au hasard ; leur efficacité dépend d’un système qui reçoit l’information sensorielle et apporte la réponse appropriée. La coordination entre sensation et contraction ne dépend pas encore d’un système organisé avec des voies de transmission, telles qu’elles apparaissent dans les groupes plus complexes, mais d’un réseau ; si une cellule du réseau est stimulée, la vague d’excitation passe d’une cellule à toutes les autres ; si l’on fait des incisions de différentes directions dans la cloche de la méduse ou dans l’anémone de mer, le battement rythmique de la cloche de la méduse ou le repliement sur soi de l’anémone de mer ne sont pas supprimés ; certaines voies du réseau sont coupées, mais d’autres persistent et le message passe. Au point de vue système nerveux, il y a un grand progrès de l’éponge à la méduse. Chez les Spongiaires, les cellules nerveuses sont diffuses, sans spécialisation évidente. Chez les Coelentérés, les cellules nerveuses sont de deux sortes : des cellules spécialisées sensibles à la lumière et des cellules de l’équilibre : statocytes grâce auxquelles elle se dirige et attaque… En somme, le système nerveux des premiers organismes pluricellulaires est déjà fait de deux types de cellule : des neurones sensitifs situés sur la surface du corps et des neurones moteurs au contact de l’effecteur musculaire. L’arc réflexe primitif est le type d’organisation le plus simple : un stimulus sensoriel est transmis à un organe effecteur. L’adjonction entre les neurones sensitifs et les neurones moteurs de neurones intermédiaires viendra par la suite compliquer le système.La structure des Spongiaires et des Cnidaires rappelle celle d’un sac dont la paroi est composée de deux couches cellulaires, octoderme et endoderme, accolées d’où le nom de diploblastiques par lequel on les désigne. L’acquisition d’un troisième feuillet cellulaire, le mésoderme, apportera aux Métazoaires ultérieurs qui sont dits triploblastiques des potentialités étendues et notamment la possibilité de former des organes assurant une fonction précise, en particulier des muscles à contraction rapide. Le système nerveux dérive du feuillet externe ou ectoblaste. En devenant triploblastiques, les animaux franchissent un grand pas. Un phénomène essentiel et inexplicable est que les animaux acquièrent une symétrie et un axe avec un « avant » et un « arrière ».
Il se produit une céphalisation mais pas encore une cérébralisation. Certains, tels les Echi- nodermes (les oursins) et l’étoile de mer y ont « échappé ». Pourquoi ? Un phénomène capital est l’apparition d’une petite baguette de tissu conjonctif qu’on appelle la chorde dorsale : à partir du moment où elle est apparue, tout va changer. Au moment encore imprécis où apparaît un système nerveux constitué de neurones récepteurs et de neurones effecteurs, le règne animal se divise curieusement en deux embranchements d’apparitions probablement séparées dans le temps : les Hyponeuriens et les Epineuriens.
Vidéo: Les invertébrés
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