L'adolescence
L’adolescence, fondée sur l’enfance
Si l’enfance est une période de maturation cérébrale progressive évoluant par paliers, l’adolescence est une période explosive de transformation physique et psychique, parfois mal franchie. La société actuelle y ajoute les problèmes d’emploi, les éclatements familiaux, l’affaiblissement des idéologies religieuses ; des troubles psychologiques peuvent en résulter.
La crise de la puberté se manifeste par une poussée de croissance, par une maturation sexuelle (premières règles, émission de sperme). Toutes les glandes se développent sauf le thymus qui régresse. La pilosité apparaît (pubère veut dire se couvrir de poils). Le cerveau est inondé par les hormones que déverse l’hypothalamus. L’hormone hypophysaire de croissance et toutes les molécules hormonales qu’elle mobilise secondairement vont fouetter les cellules osseuses. On ne prend pas 15 centimètres en une année sans quelques conséquences. C’est l’âge des scolioses graves heureusement rares, du « dos rond des adolescents », du « tiens-toi droit»… Combien d’enfants doués et travailleurs découvrent-ils que leur corps, au moins pour un temps, a mal suivi la maturation de leur écorce cérébrale ?
Les structures neurologiquement les plus élaborées ne jouent pas de rôle dans la poussée staturale, et la transformation qui caractérise l’adolescence. Une glande minuscule située au centre du cerveau, l’épiphyse, serait l’horloge ; elle contrôle l’appareil hypothalamo-hypophysaire. Dans l’espèce humaine, elle réagit aussi à la lumière et c’est en un tour de 24 heures (rythme dit « circadien ») que sa grande aiguille règle la production de nombreuses molécules. L’horloge commande l’explosion dont dépend le déclenchement de la puberté. Les cas de puberté précoce (parfois à 5-6 ans) peuvent être provoqués par une tumeur de l’épiphyse. La puberté, retardée ou inexistante (impubérisme), est parfois la conséquence d’une autre variété de tumeur de l’épiphyse.
Dans le cas habituel, les caractères sexuels secondaires propres à chaque sexe apparaissent progressivement et les organes récepteurs d’hormones sexuelles se modifient (follicules pileux, organes génitaux externes,seins, larynx). Le psychisme ne reste pas indifférent : la crise juvénile est une crise « d’originalité » qui exprime un remaniement de la personne à la fois dans ses relations avec les autres et dans sa relation avec elle-même : affirmation du moi en tous domaines. Le décalage temporel qui existe entre puberté somatique et puberté intellectuelle, d’une part, puis entre puberté intellectuelle et la puberté sociale peut extérioriser une « fragilité » psychique : l’adolescent a du mal à maintenir son attention, à organiser son travail. Son rendement scolaire devient irrégulier. Le risque de repli sur soi-même est grand. Les conventions sociales, les règles de la morale bourgeoise sont ouvertement piétinées. Parfois la communication s’étiole et l’adolescent se réfugie dans un rêve intérieur, et peut-être un « vide » intérieur.
La sexualité passe par une période d’ambivalence. Il peut exister des pulsions homosexuelles, si les pulsions hétérosexuelles sont freinées par les règles sociales. Dans la majorité des cas, l’hétérosexualité s’installe ensuite de façon permanente.
En aucun cas, les activités du cerveau ne doivent être analysées comme isolées car elles sont en relation avec l’environnement. On ne peut pas non plus extrapoler à partir du cerveau de l’animal. Pour une grande part, notre écorce cérébrale est « à louer » alors que celle des espèces qui nous ont précédé joue « à guichet fermé », c’est-à-dire est fixée.
Vidéo: L’adolescence
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