La forme du cerveau s'est modifiée
La forme du cerveau
La forme du crâne et donc du cerveau a varié. Retzius a créé, au siècle dernier, une valeur appelée indice céphalique, qui est le rapport de la plus grande largeur d’un crâne multipliée par 100 à celle de sa plus grande longueur. Les crânes allongés ou dolichocéphales ont les plus petits indices (au-dessous de 75) ; les crânes courts ou brachycéphales ont les plus forts indices (au-dessus de 80) ; entre les deux types se situent les mésocéphales.
Le crâne des Hominidés était plus allongé et plus étroit que celui des Hommes actuels. La dolichocéphalie (crâne long et étroit) paraît avoir pré¬cédé la brachycéphalie (crâne large). Les fossiles humains les plus anciens sont dolichocéphales. Les crânes neandertaliens et ceux de l’Homme de Cromagnon sont dolichocéphales. Les races primitives actuelles (Australie) sont dolichocéphales. La brachycéphalie augmente de fréquence à partir du Néolithique. L’accroissement en largeur du cerveau correspond proba¬blement à l’extension des aires pariétale et temporale de l’écorce cérébrale qui sont le siège des processus hautement psychiques. En Europe, dans les régions septentrionales et méridionales, prédomine la dolichocéphalie. Dans les régions intermédiaires, les brachycéphales sont plus nombreux. La brachycéphalie paraît donc d’apparition secondaire et progressivement plus fréquemment rencontrée. On constate une corrélation entre l’accrois¬sement de l’indice céphalique, c’est-à-dire de la brachycéphalie et la réduction du prognatisme et l’étroitesse de l’ouverture nasale. Or ces deux derniers caractères, nous dit Piveteau, s’acquièrent graduellement au cours de l’évolution des Hommes fossiles.
La hauteur du crâne augmente aussi progressivement au cours de l’évo¬lution des Hominidés. Elle représente 34,2 % de la longueur du crâne chez le pithécanthrope, 40,5 % chez l’Homme de Neandertal, 42,5 % chez l’Homme actuel. Le développement en hauteur du cerveau a pour consé¬quence le redressement de la voûte crânienne frontale dans l’évolution qui va du Singe à l’Homme actuel ; il correspond au développement des lobes frontaux dont le volume représente 40 % des hémisphères cérébraux. Le cerveau de l’Homme de Neandertal avait le même poids que le nôtre mais son front incliné laisse deviner des lobes frontaaux moins hauts. Le lobe
frontal est le siège d’élaboration des opérations mentales, de réflexion, de programmation.
L’étendue des aires corticales et en particulier des aires non spécialisées qui interviennent dans les processus intellectuels les plus élaborés, peut-elle être appréciée d’après l’examen d’une voûte crânienne fossile lorsqu’il se trouve qu’elle est suffisamment conservée ? Sur la face interne, on peut voir le moule des sillons des artères méningées qui n’interviennent pas dans la vascularisation du cerveau ; les artères du cerveau sont trop profondes pour marquer la face interne du crâne. On peut aussi deviner le contour des circonvolutions et de la scissure de Sylvius. Cette scissure est souvent plus haute à gauche qu’à droite, ce qui amène à en déduire que le lobe temporal gauche, où se trouve le centre du langage était plus important que le droit .
La modification de la forme du crâne et de la face s’accompagne de celle de la dentition. L’évolution va vers une diminution du nombre des dents et de leur volume pour ce qui est des molaires. Alors que les os du crâne deviennent plus importants, ceux de la face diminuent. Dans l’évolution qui nous précède, les mâchoires se raccourcissent. La conséquence est la fréquence des accidents de la dent, dite de sagesse, dernière grosse molaire inférieure qui n’a pas une place suffisante pour émerger.
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